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Ballon d'Or: Cristiano Ronaldo, du bling-bling à la rédemption

Ballon d'Or: Cristiano Ronaldo, du bling-bling à la rédemption

Cheveux gominés, bijoux, ligne de sous-vêtements à son nom et musée à sa gloire à Madère, son île natale, Cristiano Ronaldo a souvent renvoyé une image "bling-bling", occultée aujourd'hui par un deuxième Ballon d'Or.

A 28 ans, le Portugais issu d'une famille modeste fait désormais figure de roi incontesté au Real, club qu'il a rejoint en provenance de Manchester United pour 94 millions d'euros à l'été 2009, devenant à l'époque le joueur le plus cher de l'histoire.

Pourtant, malgré une Ligue des champions décrochée avec Manchester United en 2008 (ce qui lui valut un premier Ballon d'Or) et un championnat d'Espagne conquis en 2012 devant le grand FC Barcelone de Lionel Messi, "CR7" a peiné à bénéficier de la reconnaissance du public.

"Je pense que parce que je suis riche, je suis beau, je suis un grand joueur, les gens me jalousent. Je n'ai pas d'autre explication", déclarait-il en 2011 après avoir été conspué lors d'un match en Croatie.

Lui qui avait quitté son île natale pour jouer à Lisbonne à l'âge de 12 ans, a souvent payé son arrogance assumée, qu'il justifiait par son "refus de la défaite".

Immense attaquant, passeur autant que buteur, le Portugais sait qu'il a un don rare, une technique fantastique et une rapidité étonnante. Mais ses équipiers vantent aussi un bourreau de travail à l'hygiène de vie impeccable.

Ces prédispositions lui ont valu d'être repéré au Sporting Lisbonne et débauché pour 17 millions d'euros en 2003 par Alex Ferguson, alors manager de Manchester United.

Six ans plus tard, il en faudra 77 de plus au Real pour le recruter et offrir au monde un face-à-face entre le Ballon d'Or 2008 et son grand rival barcelonais Messi, qui lui a succédé les quatre années suivantes au palmarès de cette récompense individuelle suprême.

Entretemps, Ronaldo a fait sa mue en Angleterre, garnissant son palmarès et rejoignant George Best ou Eric Cantona parmi les géants ayant porté le numéro "7" de MU.

La planète football, elle, l'a découvert en larmes lors de la finale de l'Euro-2004 perdue à domicile par le Portugal face à la Grèce (0-1), première d'une série de déconvenues avec la "Seleçao" dont il est désormais le capitaine (109 sélections, 47 buts).

Des larmes et des finales perdues, il y en a eu d'autres, comme la Ligue des champions 2009 face au Barça de Messi. Et toujours ce vague désamour pour le "gosse de Funchal", trop fort, trop énervant.

Victime de sa personnalité, en somme, et d'une vie de superstar agrémentée de sa relation avec la modèle russe Irina Shayk.

Il a d'ailleurs choqué l'Espagne à l'été 2012 en se disant "triste" de son sort Real, une attitude mal comprise de la part d'un footballeur multi-millionnaire dans un pays en crise.

En septembre dernier, malgré les rumeurs de départ, le Portugais a finalement resigné à Madrid jusqu'en 2018 avec un salaire de 21 millions d'euros par an selon la presse espagnole, qui fait de lui la star incontestée de son club, devant Gareth Bale, pourtant arrivé l'été dernier en provenance de Tottenham pour une indemnité astronomique (entre 91 et 100 millions d'euros).

Plus mûr, plus altruiste sur le terrain, Ronaldo a reconnu à cette occasion avoir commis l'"erreur" d'étaler ses états d'âme et a dit envisager de "jouer pour ce club peut-être jusqu'à la fin de (sa) carrière".

Aussitôt, tout le Real Madrid l'a défendu lorsque le président de la Fifa Joseph Blatter s'est moqué lui en le qualifiant de "commandant sur le terrain". Et le stade Bernabeu lui a, pour la première fois, témoigné son soutien dans la course au Ballon d'Or.

Tout cela, ajouté à une saison de haute volée (69 buts en 59 matches) et à des performances enfin à la hauteur avec la sélection portugaise, comme lors du barrage pour le Mondial-2014 remporté contre la Suède, avec un triplé au match retour, ont ramené ce "self-made man" au sommet, cinq ans après.

"Peut-être que je connais la meilleure période de ma carrière", a jugé Ronaldo il y a quelques semaines, répliquant sans ciller lorsqu'on lui demandait s'il était le meilleur joueur du monde: "Je pense que ce n'est pas seulement cette année."

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