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Les Onze pays amis de la Syrie pressent l'opposition d'aller négocier la paix

Les Onze pays amis de la Syrie pressent l'opposition d'aller négocier la paix

Les Onze pays soutenant la Coalition de l'opposition syrienne lui ont "demandé instamment" dimanche à Paris de participer à partir du 22 janvier à une conférence de paix en Suisse, prenant ou réaffirmant une série d'engagements pour chasser ses doutes, notamment sur le départ du pouvoir de Bachar al-Assad.

Sans apporter de réponse puisque la décision finale de la Coalition, profondément divisée sur sa participation à la conférence de Genève-2, doit intervenir le 17 janvier, Ahmad Jarba, le président de la Coalition, dans une brève déclaration, a fait état des "inquiétudes", "doutes" et "craintes" de l'opposition puis relevé avec satisfaction la position commune des Onze pour dire que le départ du pouvoir de Bachar al-Assad était "inexorable".

"Ce fait bénéficie de l'unanimité claire et nette du groupe des Amis de la Syrie", a-t-il dit.

L'objectif de la conférence de paix de Genève-2, défini par l'ONU, est de discuter d'un processus de transition politique.

"Une fois le gouvernement de transition établi et doté du contrôle sur toutes les institutions gouvernementales, comme spécifié par la lettre d'invitation du secrétaire général des Nations unies, y compris sur les forces armées, les services de sécurité et de renseignement, Assad et ses proches collaborateurs ayant du sang sur les mains ne joueront plus aucun rôle en Syrie", affirme la déclaration finale adoptée dimanche.

Les ministres des Affaires étrangères des Onze (Grande-Bretagne, Allemagne, Italie, France, Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Qatar, Egypte, Jordanie, Etats-Unis, Turquie) réaffirment également leur franc soutien à la Coalition nationale et "condamnent dans les termes les plus forts les atrocités commises quotidiennement par le régime (d'Assad) contre son peuple, avec le soutien du Hezbollah (mouvement chiite libanais) et d'autres groupes étrangers".

Ils dénoncent en particulier le largage "intensif de barils d'explosifs" contre la population d'Alep, et la "stratégie" du régime consistant à affamer la population à Homs et dans les faubourgs de Damas.

Alors que la Coalition exige, avant le début des négociations, la cessation du recours aux armes lourdes par le régime et la mise en place de couloirs humanitaires, la déclaration finale affirme qu'"au cours des négociations, toutes les parties doivent mettre fin à l'utilisation d'armes lourdes et mettre en oeuvre des pauses humanitaires".

Les Onze apportent également leur soutien au combat que mènent les forces démocratiques contre l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL). "Les groupes extrémistes font le jeu du régime et ternissent l'image des forces de l'opposition syrienne démocratiques et légitimes en les privant de soutien local et international", affirment-ils.

L'opposition armée se bat depuis une semaine contre ses ex-frères d'armes, les jihadistes de l'EIIL, accusés d'exactions. Ce conflit interne a fait en huit jours plus de 700 morts et des centaines de disparus, dans le nord de la Syrie.

"C'est le régime syrien qui nourrit le terrorisme", a déclaré le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, dans un point de presse. "Il importe que Genève-2 se réunisse. Il n'y a pas d'autre solution au drame syrien que la solution politique", a-t-il insisté.

"Nous avons expliqué encore et encore aux représentants de l'opposition que le fait de ne pas prendre part à la conférence contribuerait à un échec des discussions ou les empêcherait d'avoir lieu. J'espère que nous avons réussi à les convaincre", a affirmé le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier.

De son côté, le régime syrien répète que Damas n'ira pas à Genève "pour remettre le pouvoir à qui que ce soit ni faire de transactions avec qui que soit", et qu'il revient à Bachar al-Assad de mener la transition, en cas d'accord en Suisse.

Plus de 130.000 personnes, dont plus de 7.000 enfants, ont été tuées dans les combats entre rebelles et régime depuis mars 2011, qui ont provoqué l'exode de millions de déplacés et de 2,4 millions de réfugiés.

D'intenses échanges diplomatiques ont eu lieu dimanche, notamment entre M. Fabius et le médiateur de l'ONU pour la Syrie, Lakdhar Brahimi. Ils se poursuivront lundi avec la venue à Paris du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qui rencontrera le secrétaire d'Etat américain,John Kerry, et Laurent Fabius séparément, puis M. Kerry et M. Brahimi ensemble.

cr-nr/thm/sym

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