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Les Amis de la Syrie exhortent l'opposition à participer à la conférence de Genève, Kerry "confiant"

Les Amis de la Syrie exhortent l'opposition à participer à la conférence de Genève, Kerry "confiant"

Les pays soutenant la Coalition de l'opposition syrienne l'ont exhortée dimanche à participer à une conférence de paix à Genève, le chef de la diplomatie américaine John Kerry se montrant "confiant" sur le sujet, à la veille d'un entretien clé à Paris avec son homologue russe.

Les ministres des Affaires étrangères des onze Amis de la Syrie (Grande-Bretagne, Allemagne, Italie, France, Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Qatar, Egypte, Jordanie, Etats-Unis, Turquie) ont pris ou réaffirmé une série d'engagements pour chasser les doutes de l'opposition, notamment sur le départ du pouvoir du président Bachar al-Assad.

"A titre personnel, je suis confiant dans le fait que l'opposition syrienne viendra à Genève", a déclaré à la presse le chef de la diplomatie américaine, à l'issue de la réunion.

"C'est un test de crédibilité pour tout le monde. Je compte sur les deux parties pour venir ensemble" à Genève, à partir du 22 janvier, a-t-il poursuivi, déclarant qu'il n'y avait "pas de solution militaire en Syrie".

John Kerry doit rencontrer lundi à Paris son homologue russe, Sergueï Lavrov, d'abord en tête-à-tête puis avec le représentant spécial des Nations unies pour la Syrie, Lakhdar Brahimi.

La Russie est le principal allié du régime de Bachar al-Assad. La question de la participation de Téhéran, allié clé de Damas, qui n'est pas officiellement invité à la conférence de Genève, sera notamment évoquée.

"Comme je l'ai dit à maintes reprises, je saluerai toute initiative que l'Iran souhaiterait prendre pour tenter de résoudre la crise en Syrie, à commencer par accepter le communiqué de Genève", adopté en juin 2012, qui prévoit la formation d'un gouvernement de transition, a indiqué John Kerry.

L'Iran a assuré dimanche être prêt à participer, mais à condition d'être accepté "sans conditions préalables".

Les médias iraniens ont annoncé dans la soirée que le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, se rendrait dans les prochains jours en Syrie.

La décision finale de la Coalition de l'opposition, profondément divisée sur sa participation à la conférence, doit intervenir le 17 janvier.

Ahmad Jarba, son président, a fait état dans une brève déclaration des "inquiétudes", "doutes" et "craintes" de l'opposition puis relevé avec satisfaction la position commune des Onze pour dire que le départ du pouvoir de Bachar al-Assad était "inéluctable".

L'objectif de la conférence de paix de Genève-2, défini par l'ONU, est de discuter d'un processus de transition politique.

"Une fois le gouvernement de transition établi et doté du contrôle sur toutes les institutions gouvernementales (...), Assad et ses proches collaborateurs ayant du sang sur les mains ne joueront plus aucun rôle en Syrie", affirme la déclaration finale adoptée dimanche.

Les Amis de la Syrie "condamnent dans les termes les plus forts les atrocités commises quotidiennement par le régime (d'Assad) contre son peuple, avec le soutien du Hezbollah (mouvement chiite libanais) et d'autres groupes étrangers".

Alors que la Coalition exige, avant le début des négociations, la cessation du recours aux armes lourdes par le régime et la mise en place de couloirs humanitaires, la déclaration finale affirme qu'"au cours des négociations, toutes les parties doivent mettre fin à l'utilisation d'armes lourdes et mettre en oeuvre des pauses humanitaires".

Les Onze apportent également leur soutien au combat que mènent les "forces démocratiques" contre les jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL). "Les groupes extrémistes font le jeu du régime et ternissent l'image des forces de l'opposition syrienne démocratiques et légitimes en les privant de soutien local et international", affirment-ils.

L'opposition armée se bat depuis une semaine contre ses ex-frères d'armes de l'EIIL, accusés d'exactions. Ce conflit interne a fait en huit jours plus de 700 morts et des centaines de disparus dans le nord de la Syrie.

"C'est le régime syrien qui nourrit le terrorisme", a déclaré le chef de la diplomatie française Laurent Fabius.

"Nous avons expliqué encore et encore aux représentants de l'opposition que le fait de ne pas prendre part à la conférence contribuerait à un échec des discussions ou les empêcherait d'avoir lieu. J'espère que nous avons réussi à les convaincre", a déclaré le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier.

De son côté, le régime syrien répète que Damas n'ira pas à Genève "pour remettre le pouvoir à qui que ce soit ni faire de transactions avec qui que soit", et qu'il revient à Bachar al-Assad de mener la transition, en cas d'accord en Suisse.

Plus de 130.000 personnes, dont plus de 7.000 enfants, ont été tuées dans les combats entre rebelles et régime depuis mars 2011, qui ont provoqué l'exode de millions de déplacés et de 2,4 millions de réfugiés.

cr-nr/thm/plh

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