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Centrafrique : le président par intérim appelle les déplacés de Bangui à rentrer chez eux

Centrafrique : le président par intérim appelle les déplacés de Bangui à rentrer chez eux

Le président par intérim centrafricain a appelé dimanche après-midi les 100.000 déplacés entassés aux abords de l'aéroport de Bangui à rentrer chez eux, leur garantissant la sécurité dans une ville où soldats français et africains poursuivent leurs opérations méthodiques de désarmement.

A peine chargé par la Cour constitutionnelle d'organiser l'élection du successeur de Michel Djotodia, qui a démissionné vendredi, dans un délai maximal de 15 jours pendant lequel il assure l'intérim de la fonction, le président du Conseil national de transition (CNT, parlement provisoire,) Alexandre-Ferdinand Nguendet, s'est rendu à l'immense camp de déplacés de l'aéroport Mpoko.

Juché sur un camion et s'exprimant en langue nationale sango, il a promis à la foule enthousiaste qu'"à partir d'aujourd'hui, il n'y aura plus d'armes dans les quartiers" avant de les inviter à rentrer chez eux. Au total, il y a environ 370.000 déplacés dans la ville, soit près de la moitié de sa population.

Interrogé par l'AFP dans le camp, M. Nguendet - qui a rencontré avant de venir à l'aéroport les responsables des forces de sécurité - a indiqué que son "objectif, c'est qu'avant une semaine, il n'y ait pas un coup de feu, pas de pillage, pas d'exaction, pas de viol" dans la capitale.

"Les anti-balaka (miliciens hostiles à M. Djotodia) vont être impliqués dans le processus de désarmement, ainsi que les Séléka (combattants de M. Djotodia) et les forces de sécurité", a-t-il ajouté.

Dans la matinée, une première scène de fraternisation entre combattants Séléka et miliciens anti-balaka a eu lieu dans un quartier de Bangui.

Après des semaines de sanglantes violences interreligieuses, les combattants Séléka et les miliciens anti-balaka qui s'affrontaient au quartier Bimbo, à la sortie sud de la ville, ont cessé le combat après des scènes de fraternisation, sous les applaudissements de la population.

Les combattants des deux camps se sont ensuite rendus ensemble au marché du quartier et ont rouvert la barrière située au PK-9, permettant à la population de circuler à nouveau dans le quartier.

Mais ailleurs dans la ville, la fraternisation n'était toujours pas à l'ordre du jour.

Depuis vendredi, 57 blessés ont été admis au seul hôpital communautaire de Bangui, a indiqué dimanche la Croix-rouge internationale (CICR), précisant que dix cadavres avaient été ramassés dans les rues de la ville.

Des pillages isolés de commerces se produisaient toujours. Près du stade "20.000 places", au centre de la capitale centrafricaine, une bande de jeunes hommes armés de machettes et de gourdins s'est attaquée à un commerce, entraînant une intervention énergique d'un détachement congolais de la force africaine (Misca), a constaté un correspondant de l'AFP.

Les soldats congolais ont pourchassé les pillards et arrêté sans ménagement quatre d'entre eux.

Soldats africains et français poursuivaient les opérations de contrôle des véhicules à la recherche d'armes et arrêtaient tous ceux qui étaient en possession d'armes à feu ou de grenades, ont constaté des journalistes de l'AFP.

A la mi-journée, des soldats africains ont intercepté une voiture avec deux hommes à bord transportant des armes au carrefour des Nations unies, au centre-ville. Aussitôt une foule s'est rassemblée pour lyncher les deux hommes, amenant soldats français et africains à tirer en l'air. Leur voiture a néanmoins été incendiée par la foule vociférante.

Des soldats français ont également commencé à patrouiller à l'intérieur des quartiers, dans des zones où jusqu'à présent aucune force ne s'était montrée, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Sur le plan institutionnel, le Parlement provisoire va débuter lundi ses consultations avec la classe politique et la société civile en vue de l'élection du successeur de M. Djotodia, a-t-on appris auprès de l'institution.

Michel Djotodia, accusé par la communauté internationale de passivité face aux violences interreligieuses dans son pays, a démissionné vendredi à N'Djamena sous la pression des dirigeants d'Afrique centrale qui l'y avaient convoqué pour un sommet extraordinaire. Il s'est rendu samedi au Bénin où se trouve sa famille.

bur-mc/de

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