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Scandale au Kirghizstan après la démission du grand mufti discrédité

Scandale au Kirghizstan après la démission du grand mufti discrédité

Le Kirghizstan était secoué par un scandale samedi après la démission cette semaine du grand mufti, le plus haut dignitaire musulman de ce pays d'Asie centrale, qui s'est vu discrédité par la diffusion d'une vidéo le montrant au lit avec une jeune femme.

"Une insulte au dirigeant spirituel des musulmans est une insulte à tous les musulmans du pays", a déclaré le député du parti d'opposition Ar-Namys, Toursounbaï Bakir Ououlou, dans un message publié sur sa page Facebook, en dénonçant une tentative de "discréditer l'islam" devant le peuple kirghiz.

"Cette vidéo scandaleuse est une violation des droits de l'Homme. Personne n'a le droit de s'ingérer dans la vie privée des autres", a déclaré pour sa part à l'AFP un défenseur des droits de l'Homme kirghiz, Toursounbek Akoun, en appelant à l'ouverture d'une "enquête criminelle" contre ses auteurs.

Rakhmatoullo Eguemberdiev, 36 ans, a dû démissionner cette semaine de son poste du grand mufti, après une vague de critiques des croyants kirghiz, provoquée par la diffusion sur Internet d'une vidéo montrant les ébats amoureux de cet homme marié avec une femme inconnue.

Les réseaux sociaux ont aussitôt accusé le mufti d'"adultère", alors que des dizaines de personnes ont manifesté pendant plusieurs jours devant le siège de la Direction spirituelle des musulmans du Kirghizstan à Bichkek, la capitale, en exigeant la démission de ce dignitaire religieux "amoral".

Pour sa part, le mufti s'est défendu en affirmant que la jeune femme sur la vidéo était sa deuxième épouse et soulignant que selon la charia ("loi islamique"), chaque musulman avait le droit à quatre femmes.

"C'est ma deuxième épouse qui vit avec moi depuis déjà quatre ans (...). Cela correspond à nos traditions et à la charia", a déclaré Rakhmatoullo Eguemberdiev aux journalistes, en précisant avoir déposé une plainte auprès de la police pour "tournage illégal" dans son appartement.

Officiellement interdite dans le pays et passible de deux ans de prison, la polygamie reste cependant très populaire au Kirghizstan, ex-république soviétique très pauvre à majorité musulmane, et aucun homme n'y a été jusqu'ici poursuivi pour ce délit.

tol-mp/abk

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