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Nucléaire iranien: discussions pas à pas à Genève

Nucléaire iranien: discussions pas à pas à Genève

Représentants de l'Iran et de l'Union européenne ont repris vendredi matin à Genève des discussions pas à pas pour tenter de finaliser la mise en oeuvre de l'accord intérimaire sur le programme nucléaire controversé de Téhéran.

Le dialogue entre le vice ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi et Helga Schmid, adjointe de la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton qui mène les négociations au nom du 5+1 (Chine, Etats-Unis, Russie, France, Grande-Bretagne et Allemagne) est rendu plus complexe par la nécessité de consulter les grandes puissances engagées dans l'accord conclu le 24 novembre.

"Mme Schmid a une lourde responsablité parce que sur chaque question elle doit consulter chacun des six pays", qui ne sont pas présents à Genève, a souligné M. Araghchi pour la télévision iranienne.

Il a indiqué que jeudi "un ou deux des sujets en suspens et faisant l'objet de divergences ont été examinés et nous avons échangés nos points de vue. Nous avons décidé de faire une pause pour qu'elle puisse en parler avec les six pays".

L'émissaire des Etats Unis, la numéro trois du département d'Etat, Wendy Sherman était présente à Genève pour la seule journée de jeudi. Elle a une réunion avec M. Araghchi et Mme Schmid pour leur faire part des idées américaines "utiles à la discussion pour régler les questions en suspens de l'accord", selon la porte-parole de la diplomatie américaine Jen Psaki à Washington.

Elle a aussi rencontré en bilatéral la délégation iranienne, "une réunion relativement brève", selon M. Araghchi.

"Ces questions sont extrèmement complexes et il faut du temps pour régler, au niveau des experts techniques, les moyens de les appliquer", a souligné jeudi la porte parole américaine, soulignant que c'est le but des discussions en cours, avec l'espoir de voir cet accord d'une durée de six mois mis en place au plus tôt.

Deux précédentes séries de négociations au niveau des experts, d'abord à Vienne puis à Genève en décembre, avait abouti à proposer la date du 20 janvier pour mettre en oeuvre cet accord, qui consitue aux yeux de tous une avancée importante après plus de dix ans de tensions sur le programme nucléaire iranien.

L'accord entre les "5+1" et l'Iran prévoit une limitation de l'enrichissement d'uranium en Iran pendant une période de 6 mois, au cours desquels il n'y aura pas de nouvelles sanctions.

L'Iran est soupçonné, malgré ses dénégations, de chercher à se doter de l'arme atomique sous couvert de programme nucléaire civil.

Mais il reste "quelques questions non réglées" qui relèvent de décisions politiques. Selon des sources diplomatiques, l'un des principales porte sur les dernières générations de centrifugeuses iraniennes pour enrichir l'uranium. Pour M. Araghchi, trois questions font encore l'objet de divergences et il espére les régler au cours de ces réunions.

Ces discussions de Genève se déroulent alors que les dirigeants iraniens s'inquiètent de plus en plus ouvertement de la lenteur de mise en oeuvre de l'accord et de ce qu'ils jugent comme des tentatives de le remettre en cause.

Dans une conversation téléphonique jeudi avec le président russe Vladimir Poutine, le président Hassan Rohani, qui par sa politique d'ouverture a permis cet accord, a mis en garde contre "la recherche de prétextes pour créer des problèmes dans le processus de négociations", selon l'agence iranienne Isna.

Il a aussi appelé, selon Isna, "certains pays à respecter leurs engagements et à éviter certaines structures qui masqueraient leur bonne volonté", une référence assez explicite aux tentatives du Congrès américain de voter des dispositions visant à renforcer les sanctions contre l'Iran.

Cette série de discussions à Genève doit s'achever vendredi, précise-t-on de source européenne. En cas d'absence d'accord, les négociateurs devront décider d'une autre réunion et de son niveau, a expliqué M. Araghchi à la télévision iranienne.

pjt/nl/ml

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