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Mauritanie: des milliers de manifestants contre un musulman accusé de blasphème

Mauritanie: des milliers de manifestants contre un musulman accusé de blasphème

Des milliers de personnes ont manifesté vendredi à Nouakchott pour dénoncer un Mauritanien accusé de blasphème pour avoir écrit un article critiquant le prophète Mahomet, a constaté un correspondant de l'AFP.

Les manifestants, des femmes, des jeunes, des personnes âgées en colère et en provenance de plusieurs mosquées de la capitale, ont spontanément convergé vers la présidence de la République.

Ils ont scandé des slogans appelant à la "mort du criminel qui porte atteinte" au prophète. Ils ont demandé à "appliquer la loi islamique" contre l'auteur de l'article, qualifié d'"apostat", de "criminel". Certains ont exigé qu'il soit "pendu".

Les manifestants ont été accueillis par le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz devant le portail du palais présidentiel, debout aux côtés du Premier ministre, des ministres de l'Intérieur et des Affaires islamiques.

Le chef de l'Etat a promis aux manifestants de "prendre toutes les mesures nécessaires pour défendre l'islam et son prophète".

"La justice s'est saisie de cette affaire et elle fera son travail mais soyez certains que l'islam est au-dessus de tout, de la démocratie et de la liberté", a-t-il dit.

Le jeune Mauritanien auteur de l'article décrié, qui avait été arrêté le 2 janvier, a été inculpé d'apostasie et placé sous mandat de dépôt à Nouakchott le 5 janvier et risque la peine de mort, selon une source judiciaire mauritanienne.

Identifié comme Mohamed Cheikh Ould Mohamed, il est employé d'une société minière à Nouadhibou (nord-ouest).

Il est accusé d'avoir écrit un article, publié sur des sites internet mauritaniens puis retiré plus tard pour sa "gravité", dans lequel il contestait des décisions prises par le prophète et ses compagnons durant les guerres saintes.

Il y accusait aussi la société mauritanienne de perpétuer un "ordre social inique hérité de cette époque" et défend la caste des forgerons - dont il est lui-même membre - ainsi que d'autres couches au bas de l'échelle sociale qu'il décrit comme "marginalisées et défavorisées à la naissance".

C'est la première fois qu'un écrit critique de l'islam et du Prophète est publié en Mauritanie, République islamique où la charia (loi islamique) est en vigueur mais dont les sentences extrêmes comme les peines de mort et de flagellations ne sont plus appliquées depuis les années 1980.

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