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Les ministères fédéraux peinent à réduire leurs émissions de GES

Les ministères fédéraux peinent à réduire leurs émissions de GES

Il semble que les ministères fédéraux aient de la difficulté à respecter leurs propres cibles de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES).

Une présentation interne préparée par Travaux publics et Services gouvernementaux Canada demande à chaque ministère d'augmenter ses cibles de réduction des émissions de GES en vue de l'année financière 2014-2015. Et on incite poliment tous les ministères à penser à « accroître leur engagement afin d'aider à combler le fossé actuel de 5,0 %. ».

Dans le cadre d'un exercice visant à rendre plus écologiques les activités gouvernementales, les conservateurs avaient promis de réduire, d'ici 2020, les émissions de gaz à effet de serre des édifices fédéraux et des flottes de transport de 17 % sous les niveaux de 2005.

Il s'agit des mêmes objectifs que le gouvernement Harper s'était engagé à respecter pour le Canada dans le cadre de l'Accord de Copenhague de 2009.

Or, un rapport d'Environnement Canada, publié cet automne, montre que le pays s'éloigne de plus en plus des objectifs fixés à Copenhague, bien que le gouvernement aime prétendre que le Canada est à mi-chemin de sa cible.

Par ailleurs, lorsque Travaux publics soutient qu'il existe un écart de 5,0 % dans les réductions des « émissions gouvernementales », cela ne signifie pas que l'effort d'Ottawa est complété à 95 %.

Un autre rapport d'Environnement Canada sur la stratégie fédérale de développement durable, datant de 2012, énonce clairement que « le gouvernement est sur la bonne voie pour atteindre une diminution de 12 % des niveaux d'émission par rapport à l'année de référence (2005) d'ici l'exercice 2020-2021. Par contre, un écart prévu d'environ 5 % souligne la nécessité d'efforts supplémentaires pour atteindre l'objectif fédéral de 17 %. »

En d'autres termes, le gouvernement fédéral pourrait rater son objectif (de 17 %) par cinq points de pourcentage - soit par près de 30 % et non 5 %. Et il semble qu'il n'y ait eu aucune avancée à cet égard depuis 2012.

Travaux publics affirme que les réductions actuelles sont « plus importantes [...] que ce qui avait été prévu pour la deuxième année de la stratégie fédérale de développement durable. »

Dans un courriel à La Presse Canadienne, le porte-parole Pierre-Alain Bujold écrit que les réductions actuelles sont « sujettes à des changements au fil du temps, alors que les ministères analysent leurs données, modifient leur stratégie et en adoptent de nouvelles dans le but d'atteindre les cibles d'ici 2020. »

Il ne s'agit pas du seul élément troublant dans la lutte du Canada pour réduire ses émissions de GES.

En douce, le mois dernier, le gouvernement a produit deux rapports à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, qui démontrent que les émissions du Canada vont augmenter radicalement après 2020, en grande partie à cause du développement accru de l'industrie des sables bitumineux.

Entre 2020 et 2030, selon les prévisions, les émissions au pays devraient augmenter de 81 millions de tonnes, poussant le Canada 11 % au-dessus des niveaux de 2005. Et alors que de nouvelles rondes de négociations internationales sont prévues en 2016 pour abaisser encore ces cibles de réductions.

Lors d'une entrevue de fin d'année, le premier ministre Stephen Harper déclarait que les normes dans le secteur pétrolier et gazier seront annoncées « au cours des deux prochaines années. »

Selon John McKay, porte-parole libéral en matière d'environnement, il est clair que le gouvernement conservateur va rater ses objectifs. Et « si le gouvernement fédéral ne fait pas preuve de leadership (en matière de réduction des émissions de GES), comment peut-on, raisonnablement, exiger des Canadiens qu'ils soient sérieux dans leurs efforts? », demande le député libéral.

M. McKay admet cependant que le précédent gouvernement libéral aurait pu en faire davantage pour atteindre les cibles du Protocole de Kyoto, une convention internationale signée en 1997, à l'ère de Jean Chrétien.

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