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Le Premier ministre japonais débute à Abidjan une tournée africaine

Le Premier ministre japonais débute à Abidjan une tournée africaine

Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a débuté vendredi à Abidjan une tournée africaine qui l'emmènera également au Mozambique et en Ethiopie au moment où le ministre chinois des Affaires étrangères courtise également le continent.

M. Abe, en provenance d'Oman, a été accueilli à l'aéroport Félix Houphouët-Boigny d'Abidjan par le président Alassane Ouattara accompagné de sa femme.

Il s'agit de la première tournée africaine d'un chef de gouvernement japonais depuis huit ans. Shinzo Abe s'était engagé à se rendre sur le continent lors d'un sommet Afrique-Japon en juin dernier, dans un contexte de concurrence exacerbée avec la Chine.

"C'est un plaisir pour moi d'être le premier chef de gouvernement japonais à effectuer une visite officielle dans votre pays", a déclaré Shinzo Abe au quotidien public ivoirien Fraternité matin, dans un entretien paru vendredi.

Le Premier ministre japonais a rendu hommage à "la nation ivoirienne", "qui réalise une croissance économique" en "surmontant dix ans de crise politique" et en "rétablissant la paix et la stabilité", malgré les violences postélectorales de 2010-2011, qui ont fait 3.000 morts.

M. Abe, accompagné dans cette tournée par une cinquantaine de grands patrons japonais selon l'agence de presse Jiji, a par ailleurs qualifié la Côte d'Ivoire de "locomotive de l'économie régionale".

"Les entreprises japonaises ont un vif intérêt" pour l'Afrique de l'Ouest, un marché d'environ 300 millions de personnes, a-t-il estimé.

Le Japon, 5e bailleur mondial avec une aide publique au développement de 10,6 milliards de dollars en 2011, selon l'OCDE, est engagé depuis des décennies en Afrique, où il finance notamment les missions de maintien de la paix.

Le 1er juin 2013, lors de la cinquième conférence internationale de Tokyo pour le développement de l'Afrique (Ticad), le Japon avait annoncé une aide publique de 10,6 milliards d'euros sur cinq ans pour l'Afrique.

Devant une quarantaine de chefs d'Etat et de gouvernement africains réunis à Yokohama (région de Tokyo), M. Abe avait promis ces fonds dans le cadre d'une enveloppe plus globale d'"aides publiques et privées" équivalente à 24,2 milliards d'euros pour "soutenir la croissance africaine".

"Le Japon doit renforcer ses liens avec l'Afrique. Vers le milieu du 21e siècle, sans aucun doute l'Afrique sera au coeur du développement, alors si nous n'y investissons pas maintenant, quand le ferons-nous? Quel serait le moment propice? Je le répète: la croissance se trouve aujourd'hui en Afrique, c'est maintenant qu'il faut y investir!", avait vigoureusement plaidé M. Abe en promettant de se rendre sur le continent "dès que possible".

Sa tournée intervient au même moment que celle du chef de la diplomatie chinoise Wang Yi, parti lundi pour l'Ethiopie, puis Djibouti, le Ghana et le Sénégal.

Les Chinois sont devenus en 2009 les premiers partenaires de l'Afrique, dont 13,5% du commerce extérieur se faisait alors avec la Chine, contre seulement 2,7% avec le Japon, d'après l'OCDE. Les échanges sino-africains ont plus que doublé depuis et la Chine, qui lorgne les ressources naturelles africaines, notamment le pétrole, a pris la deuxième place économique mondiale au Japon.

Alors que certains dénoncent un comportement jugé "prédateur" de la Chine en Afrique, M. Abe avait tenu en juin dernier à glisser au détour d'une phrase que "le Japon ne fera pas simplement qu'importer des ressources naturelles" venues d'Afrique.

Au Mozambique, il devrait annoncer un engagement de plus de 60 milliards de yen (577 millions de dollars, 423 millions d'euros) en prêts pour la construction d'autoroutes, puis 10 milliards de yen en Ethiopie pour la réalisation d'une centrale géothermique.

jf/sd

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