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Droits de l'homme: la Banque mondiale critiquée pour un projet au Honduras

Droits de l'homme: la Banque mondiale critiquée pour un projet au Honduras

La branche de la Banque mondiale dédiée au secteur privé a été mise en cause vendredi dans un audit interne pour avoir financé une entreprise accusée de graves violations des droits de l'homme au Honduras.

En 2008, l'IFC (International Finance Corporation) avait accordé une ligne de crédit de 30 millions de dollars à la société Dinant pour étendre son site de production d'huile de palme dans la vallée d'Aguan (nord du Honduras), où elle est soupçonnée d'être impliquée dans des meurtres et des expulsions de paysans.

"L'IFC aurait dû être davantage consciente des allégations publiques à l'encontre de son client et de son image négative", indique le rapport du Compliance advisor ombudsman (CAO), un des organismes internes de contrôle de la Banque, critiquant une supervision "inadéquate".

Selon des ONG citées dans l'audit, 102 agriculteurs auraient été assassinés dans cette région entre 2010 et 2013, dont 40 seraient directement liés aux terrains convoités par Dinant.

D'après le CAO, ce cas "soulève des interrogations sur la solidité" du processus de prise de décision au sein de l'IFC, s'agissant d'investissements dans des zones en proie à de fortes tensions.

"L'analyse de l'IFC sur les questions environnementales et sociales n'était pas adaptée au risque" lié à cet investissement, écrit le CAO, sans se prononcer sur la réalité des accusations portées contre l'entreprise hondurienne.

Dans sa réponse publiée sur le site du CAO, l'IFC assure que les risques liés à ce projet semblaient "gérables et limités" au moment où le projet d'investissement a été avalisé en décembre 2008.

"Il n'y avait pas de preuve de conflits concernant les terres" agricoles, écrivent les dirigeants de l'IFC, ajoutant que les troubles ont principalement éclaté quelques mois plus tard, après le coup d'Etat militaire de juin 2009.

Tout en exprimant son désaccord avec "certaines" conclusions de l'audit, l'IFC assure notamment qu'elle va entamer un "examen" de sa gestion des risques sociaux et environnementaux dans les zones de conflits.

Dans un communiqué commun, un groupe d'ONG locales et internationales (Oxfam, Global Witness) va plus loin et appelle le président de la Banque mondiale Jim Yong Kim à "cesser" tout financement de Dinant et d'exiger de cette entreprise qu'elle stoppe toute "violence" contre les fermiers de la région.

jt/sl/are

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