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Tractations des dirigeants d'Afrique centrale sur le sort du président Djotodia

Tractations des dirigeants d'Afrique centrale sur le sort du président Djotodia

Les dirigeants d'Afrique centrale discutaient dans la nuit de jeudi à vendredi à N'Djamena avec les parlementaires centrafricains, emmenés plus tôt par avion de Bangui sur leur ordre, et des proches du président de Centrafrique, Michel Djotodia, pour dégager un accord sur son départ ou non du pouvoir.

A 03H00 (02H00 GMT), les chefs d'Etats, sous la houlette du président tchadien Idriss Déby Itno, poursuivaient leurs entretiens avec notamment des représentants de milices anti-balaka, hostiles à M. Djotodia, ont indiqué des sources proches des négociations à l'AFP.

Le président centrafricain, à qui la communauté internationale reproche de ne pas avoir mis fin aux violences interreligieuses et aux exactions dans son pays, est lui entouré pour ces tractations de proches issus de l'ex-rebellion Séléka qui a pris le pouvoir à Bangui en mars.

Le vote du Conseil national de transition (CNT, Parlement provisoire) est indispensable à un changement de la Constitution provisoire de Centrafrique qui pourrait décider du départ de M. Djotodia, ou d'une modification profonde de la répartition des pouvoirs au sein des institutions de transition, au détriment du président.

Les dirigeants de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC), réunis à l'initiative de M. Déby - puissant voisin tutélaire de la Centrafrique - ont envoyé jeudi en fin de journée un avion à Bangui pour amener dans la capitale tchadienne les 135 membres du CNT et avaient suspendu leurs travaux en attendant leur arrivée à N'Djamena.

"Pour le moment, il n'y a pas de résultat probant" au sommet, avait expliqué à la presse le secrétaire général de la CEEAC, Ahmat Allami à la suspension des travaux.

"La consultation la plus importante portait sur les autorités de la transition. Les consultations vont se poursuivre avec les autres acteurs politiques attendus à N'Djamena (...) Nous espérons qu'il en sortira une solution crédible", a-t-il ajouté.

"Personne ne peut parler d'un changement à la place des Centrafricains. La solution ne peut venir que des Centrafricains eux-mêmes (...) Il y a un régime, ses institutions et une charte, des responsables : il appartient à ses responsables de décider du sort de leur pays", a relevé M. Allami.

A Bangui, placé sous couvre-feu à 18H00 (17H00 GMT), les parlementaires avaient été pris au dépourvu. "On a eu l'information il y a juste une heure. On ne sait pas de quoi il s'agit. On a pris les contacts, on s'est regroupés pour y aller", avait expliqué à l'AFP la vice-présidente du CNT, Léa Koyassoum Doumta.

En ouvrant le sommet de la CEEAC jeudi à la mi-journée, M. Déby avait invité les participants à observer une minute de silence "face à cette tragédie vécue par les Africains en Centrafrique".

"Un seul constat doit être fait et il est amer : la RCA (République centrafricaine) subit au plus profond d'elle même les agissements de ses propres fils plongeant leur pays dans une guerre qui compromet dangereusement son avenir", avait ajouté M. Déby, en présence notamment de M. Djotodia et de son Premier ministre Nicolas Tiangaye, en demandant "de plus en plus des actes concrets et décisifs".

La première préoccupation des pays de la CEEAC est la paralysie totale du pouvoir de Bangui et son incapacité à rétablir l'ordre depuis des mois dans un pays livré à des violences interreligieuses.

A cet égard, "par rapport notamment à la transition politique, au fait que l'Etat est paralysé, il y a certainement des décisions à prendre et on va voir ce que nos amis africains décident (...)", avait déclaré de son côté jeudi matin le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius sur la chaîne de télévision France 2, pressé de dire si une démission de M. Djotodia faciliterait les choses.

La présidence centrafricaine a démenti toute velléité de démission de M. Djotodia.

L'autre grand volet du sommet devait être la montée en puissance rapide de la force africaine en Centrafrique (Misca), réclamée par la France -qui ne veut pas renforcer son dispositif Sangaris de 1.600 soldats- et l'Union africaine (UA) afin de stabiliser Bangui, puis la province.

A Bangui, les tueries à grande échelle de ces dernières semaines ont progressivement cessé et la ville a retrouvé une activité quasi-normale pendant la journée. "La situation s'améliore, lentement, mais elle s'améliore", a estimé jeudi le chef de l'opération française Sangaris, le général Francisco Soriano.

bur-mc/jr

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