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Ottawa dit non à la cyberintimidation

Ottawa dit non à la cyberintimidation

« Avant d'appuyer sur ''envoyer'', vous devez vous demander ce que vous envoyez et ce que ça pourrait faire à quelqu'un d'autre », a prévenu le ministre de la Justice, Peter MacKay à un parterre d'élèves d'une école secondaire de Halifax, en Nouvelle-Écosse.

Le ministre a ainsi lancé une campagne nationale de sensibilisation contre la cyberintimidation dans la foulée du projet de loi C-13, déposé en novembre dernier à la Chambre des communes.

Le projet de loi, s'il est adopté, criminalisera « la distribution d'images intimes sans le consentement de la personne concernée ».

Le ministre MacKay a ainsi prévenu les jeunes qu'ils sont responsables de ce qu'ils envoient sur Internet et les réseaux sociaux. Il les a également prévenus qu'ils devraient répondre de leurs actes devant la Justice s'ils utilisent ces technologies de façon irresponsable. « Nous devons mieux comprendre les conséquences de notre utilisation de l'Internet », a précisé M. MacKay.

Le message du ministre MacKay, relayé par la publicité télévisée présentée lors de sa rencontre avec les jeunes, insiste sur l'aspect criminel que pourrait prendre l'envoi de contenu intime sans le consentement de la personne concernée, avec l'adoption du projet de loi C-13.

La campagne vise à informer les jeunes et leurs parents sur le moment à partir duquel la cyberintimidation devient un acte criminel. Il a été rappelé aux jeunes que leurs parents sont responsables de ce qu'ils font avec leur téléphone cellulaire, parce que ce sont eux, dans la majorité des cas, qui leur ont fourni le téléphone.

La publicité montre un garçon qui envoie un texto à un ami. Ce dernier, de même que les amis qui l'entourent au moment où il prend le message sont abasourdis par son contenu. L'ami relaie le message à une autre amie qui le fait suivre à plusieurs autres. La publicité se termine dans un bureau avec un enquêteur de police qui interroge les trois jeunes ayant relayé le message texte en question.

Le témoignage du père de Rehteah Parsons

Le ministre MacKay a invité le père de Rehteah Parsons - cette adolescente de 17 ans qui s'est suicidée à la suite de la distribution de photos du viol dont elle aurait été victime - à partager l'histoire de sa fille avec les jeunes. Il a confié aux adolescents qu'une photo de sa fille, prise par quelqu'un d'autre et envoyée par une seule personne d'un seul téléphone, a détruit la vie de sa fille. « Une seule personne l'a envoyée à quelques autres, qui l'ont partagée, partagée, partagée et partagée jusqu'à ce qu'elle fasse le tour de l'école entière. »

« C'était tellement humiliant pour elle qu'elle n'est jamais vraiment retournée à l'école, poursuit M. Canning. Elle ne s'en est jamais remise. Elle a cru qu'elle ne goûterait plus jamais un instant de bonheur et elle s'est enlevé la vie. »

Le garçon en question a été arrêté et poursuivi, a précisé M. Canning à son auditoire pour leur rappeler la gravité du geste et les conséquences qui y sont rattachées. Le garçon est entré en contact avec lui, après la mort de Rehteah, pour lui avouer qu'il regrettait amèrement son geste. « Il a dit que c'était la pire erreur de sa vie, qu'il n'avait jamais souhaité ce qui est arrivé à Rehteah et qu'il était désolé. »

M. Canning a demandé aux jeunes de ne pas infliger le traitement auquel a eu droit sa fille à qui que ce soit. « Vous ne savez pas, une fois que vous avez appuyé sur ''envoyer'', ce qui se produira ensuite, poursuit-il. Et vous n'avez aucun contrôle là-dessus une fois que c'est sorti de votre téléphone, votre page Facebook ou votre adresse courriel. »

M. Canning appuie la campagne de sensibilisation du gouvernement de Stephen Harper et il s'est dit heureux que plusieurs jeunes Canadiens prennent conscience des dangers d'une utilisation irresponsable de ces technologies.

Une deuxième phase de cette campagne gouvernementale sera lancée en février prochain. Elle visera à encourager les jeunes à intervenir contre la cyberintimidation avant qu'elle n'aille trop loin. « Prendre la défense de quelqu'un qui est prise à partie, c'est définitivement la bonne chose à faire », a déclaré M. MacKay devant les jeunes de l'école secondaire de Halifax.

Un site Internet a également été lancé le site Internet Canada.ca/Nonalacyberintimidation à l'intention des parents et de leurs enfants. Le gouvernement souhaite qu'il devienne une source de conseils, de renseignements et d'outils pour toute la famille afin de lutter contre la cyberinttimidation.

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