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Nucléaire iranien: discussions à Genève sur la mise en oeuvre de l'accord

Nucléaire iranien: discussions à Genève sur la mise en oeuvre de l'accord

Représentants de l'Iran et de l'Union européenne se retrouvent jeudi et vendredi à Genève pour finaliser la mise en oeuvre de l'accord intérimaire sur le programme nucléaire controversé de Téhéran, avec en priorité la question des centrifugeuses iraniennes de dernière génération.

Le président russe, Vladimir Poutine, a abordé lors d'une conversation téléphonique jeudi avec son homologue iranien, Hassan Rohani, l'application de l'accord sur le nucléaire entre Téhéran et les grandes puissances, a indiqué le Kremlin.

Les deux dirigeants ont "discuté des problèmes internationaux actuels, incluant (...) l'application des accords sur le programme nucléaire iranien", a précisé la présidence russe dans un communiqué

Le premier entretien est prévu jeudi en fin d'après midi, a indiqué à l'AFP un porte-parole de l'UE.

Le département d'Etat a confirmé la présence à Genève jeudi de sa numéro trois, la sous-secrétaire d'Etat pour les Affaires politiques Wendy Sherman, mais sans dire s'il y aurait une rencontre tripartite Iran-UE-Etats-Unis.

Les Etats-Unis ont joué un rôle majeur dans l'accord sur le nucléaire scellé le 24 novembre à Genève entre l'Iran et les grandes puissances. Ces négociations ont été l'occasion de discussions directes entre les responsables iraniens et américains, rompant avec près de 35 ans de froid entre les deux pays.

L'accord entre les "5+1" (Russie, Chine, Etats Unis, France, Grande Bretagne et Allemagne) et l'Iran, une avancée diplomatique majeure, prévoit une limitation de l'enrichissement d'uranium en Iran pendant une période de 6 mois, au cours desquels il n'y aura pas de nouvelles sanctions.

L'Iran est soupçonné malgré ses dénégations de chercher à se doter de l'arme atomique sous couvert de programme nucléaire civil.

La question des centrifugeuses les plus modernes dont dispose l'Iran, qui sont capables d'enrichir plus rapidement de l'uranium jusqu'à un niveau militaire, est un "des points sur lequel il faut prendre une décision (...) et qui est fortement débattu", selon une source diplomatique basée à Vienne.

Selon ce diplomate, l'accord du 24 novembre n'a pas détaillé ce point, ce qui permet des "interprétations" par chaque partie. "Il faut trouver quelque chose d'équilibré", a ajouté ce diplomate. "C'est une question importante mais est-ce que cela peut devenir un point de blocage, nous le saurons dans les prochains jours".

Ces centrifugeuses (modéles IR-4, IR-6 et IR-5) - dont une trentaine ont été dénombrées à Natanz en novembre selon l'AIEA, l'agence de l'ONU pour l'énergie atomique -, sont des appareils de la troisème et quatrième génération et sont en phase de tests, selon le chef du programme nucléaire iranien Ali Akbar Salehi.

La rencontre de Genève fait suite aux discussions techniques menées fin décembre. Selon Téhéran, Abbas Araghchi, chargé des discussions techniques sur l'application de l'accord, doit rencontrer jeudi et vendredi à Genève Helga Schmid, adjointe de la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton qui mène les négociations au nom du 5+1.

Ils doivent notamment régler plusieurs questions "de nature politique" selon les responsables iraniens, afin de s'accorder sur la date à laquelle l'accord commencera à être mis en oeuvre. Les experts des deux camps ont proposé en début d'année la date du 20 janvier.

Le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, qui ne participe pas aux discussions de Genève, s'est dit mercredi optimiste sur la prochaine mise en oeuvre de l'accord.

"Les négociations nucléaires se poursuivent avec sérieux et une forte volonté politique", a-t-il écrit sur sa page Facebook, ajoutant que les longues négociations techniques entre les experts iraniens et ceux du groupe 5+1 avaient eu "des résultats positifs".

Cette séquence de discussions techniques avait duré plusieurs jours. Elle faisait suite à une autre série d'entretiens à Vienne début décembre, interrompus dans la nuit du 12 au 13 décembre par les Iraniens.

Le 12 décembre, Washington avait en effet annoncé avoir ajouté à sa liste noire une dizaine d'entreprises et d'individus soupçonnés de contourner le programme de sanctions internationales contre l'Iran, provoquant ainsi le retour prématuré des experts iraniens à Téhéran.

L'Iran a accepté de revenir à la table des négociations après que la chef de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton, qui représente le groupe 5+1, a assuré que le groupe était "déterminé à mettre en oeuvre l'accord de Genève".

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