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Le Portugal retourne avec succès sur les marchés

Le Portugal retourne avec succès sur les marchés

Le Portugal, sous perfusion financière internationale depuis 2011, a réussi jeudi son retour sur les marchés en levant 3,25 milliards d'euros grâce à un emprunt à cinq ans qui a suscité une forte demande des investisseurs.

Cette émission obligataire, la première à cette échéance depuis un an, était une étape cruciale pour le Portugal qui s'apprête à sortir le 17 mai de son plan d'assistance.

"Le Portugal est sur la bonne voie pour revenir régulièrement sur les marchés surtout si l'amélioration macroéconomique se pérennise", a commenté à l'AFP Frédéric Gabizon, responsable des emprunts obligataires chez HSBC.

L'emprunt a généré une demande de 11 milliards d'euros, plus de trois fois supérieure à l'offre, a annoncé la ministre des Finances, Maria Luis Albuquerque. "L'émission s'est très bien déroulée, nous sommes très satisfaits", a-t-elle commenté.

Le taux s'est inscrit à 4,657%, soit un niveau inférieur à celui de la dernière opération similaire réalisée en janvier 2013 (4,891%).

Grâce à l'emprunt, le Portugal a déjà pu couvrir une grande partie des besoins de financement pour cette année, qu'il avait réussi à réduire à 7,1 milliards d'euros grâce à un échange de dette effectué en décembre.

Signe encourageant, la grande majorité des obligations ont été souscrites par des investisseurs étrangers, en premier lieu par des Britanniques (38,3%), suivis des Scandinaves (8,9%).

Deux jours après l'émission obligataire de l'Irlande, le Portugal a ainsi passé le test des marchés, profitant de la forte baisse de ses taux d'emprunt enregistrée ces derniers jours.

"L'opération a eu le succès attendu. Le gouvernement a choisi le bon moment", a estimé Filipe Silva, analyste de Banco Carregosa.

Comme l'Irlande, le Portugal a pris ses précautions et fait son retour sur les marchés dans le cadre d'un emprunt syndiqué, qui permet de lever des fonds sans courir trop de risques.

Un emprunt syndiqué consiste à se financer directement auprès de quelques banques sélectionnées à l'avance, qui peuvent ensuite conserver ou revendre les titres de dette.

Lisbonne avait mandaté les banques Barclays, Caixa BI, Goldman Sachs, HSBC, Morgan Stanley et Société Générale pour abonder une ligne existante arrivant à échéance en juin 2019.

L'opération était primordiale pour le Portugal qui cherche à sortir de son plan d'assistance de 78 milliards d'euros sans devoir négocier une rallonge avec l'Union européenne et le Fonds monétaire international.

Officiellement, le gouvernement portugais n'exclut aucun des scénarios possibles pour la sortie de son programme, soit un recours à une ligne de crédit de précaution soit un retour sur les marchés sans aide supplémentaire, à l'instar de l'Irlande.

Lisbonne scrute à la loupe les faits et gestes de Dublin, qui s'est affranchi en décembre de la tutelle de ses créanciers. L'émission de l'Irlande à échéance de 10 ans lancée mardi avait suscité un vif intérêt parmi les investisseurs et lui a permis de lever 3,75 milliards d'euros.

L'emprunt du Portugal coïncidait aussi avec une émission de l'Espagne qui a réussi jeudi à emprunter à moindre coût 5,287 milliards d'euros à cinq et 15 ans. L'émission espagnole à cinq ans s'est réalisée à un taux de 2,382%, bien inférieur à celui obtenu par le Portugal.

L'Espagne était sortie en décembre du plan d'aide de 41,3 milliards d'euros pour ses banques octroyé au printemps 2012 par la zone euro, sans demander une aide supplémentaire.

Quant au Portugal, les jeux ne sont pas encore faits. Même si ses coûts d'emprunt ont sensiblement diminué, les taux à 10 ans restent autour de 5,4%, un niveau jugé encore trop élevé pour envisager un plein retour sur les marchés.

Mais les taux pourraient bénéficier d'un éventuel coup de pouce de l'agence de notation Moody's qui doit publier vendredi un rapport sur le Portugal qui devrait se révéler "positif", selon les analystes.

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