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Bébés volés en Espagne : des victimes dénoncent le silence de l'Eglise catholique

Bébés volés en Espagne : des victimes dénoncent le silence de l'Eglise catholique

Des associations de victimes de vols de nouveau-nés commis en Espagne pendant la dictature franquiste (1939-1975) et dans les années 1980 ont dénoncé dans une lettre à l'Onu "le silence absolu" et l'absence de coopération de l'Eglise catholique.

Les associations "SOS Bébés volés Espagne", "SOS origines Espagne" et la Fondation Racines et droits international réaffirment "la participation de l'Eglise catholique" dans un "réseau de vente de bébés des années 1930 à 1990" découvert en 2011 en Espagne, dans cette missive au Comité des droits de l'enfant de l'Onu qui doit examiner le 16 janvier l'application par le Vatican de la Convention éponyme.

Or, "le Vatican a ignoré les demandes répétées d'aide aux victimes de l'Espagne, et ce qui est pire, le refus continu de la part de l'Eglise catholique, y compris face aux demandes des autorités judiciaires, de remettre des informations biologiques de mères et d'enfants qui désirent se retrouver", écrit leur avocat Enrique Vila Torres.

Il dénonce "l'opposition claire manifeste, constante et déterminée des institutions ecclésiastiques espagnoles" de fournir des informations.

Enrique Vila affirme avoir écrit à cinq reprises entre décembre 2012 et novembre 2013 à la conférence épiscopale espagnole, l'archevêque de Valence, le secrétaire de l'Etat du Vatican, et directement au nouveau pape François.

"Malheureusement, le silence absolu et l'indifférence ont été l'unique réponse", déplore-t-il dans la lettre.

Selon les associations, jusqu'à 300.000 bébés pourraient avoir été volés pendant la dictature du général Francisco Franco et aussi après la fin en 1975 du franquisme, aucune loi espagnole n'ayant encadré les adoptions avant 1987.

Sous le franquisme, ces bébés étaient enlevés à leurs mères républicaines en vertu d'un décret de 1940 qui permettait au régime de s'en emparer des nouveau-nés s'il estimait que leur future "éducation morale" était en danger.

Dans les premières années de la démocratie, le trafic d'enfants s'est poursuivi, dont la vente de bébés, parfois dans des cliniques gérées par des institutions catholiques.

Lorsque ces faits ont été révélés, les autorités espagnoles ont pris des mesures pour faciliter les recherches des familles.

Mais de nombreuses plaintes ont été classées sans suite par la justice et l'Eglise fait systématiquement obstruction, selon les associations.

La première et l'une des seules personnes à avoir été poursuivie dans ce vaste scandale, la religieuse espagnole Soeur Maria Gomez Valbuena, est décédée en janvier dernier à l'âge de 87 ans, avant sa deuxième audition par la justice.

ib/acc/bir

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