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Suicide d'un bon Samaritain chinois, accusé par la victime qu'il avait aidée

Suicide d'un bon Samaritain chinois, accusé par la victime qu'il avait aidée

Un Chinois qui avait généreusement porté assistance à un homme âgé, victime d'une chute sur la voie publique, s'est suicidé après avoir été accusé d'être responsable de l'accident et s'être vu exiger d'importants dommages-intérêts, a rapporté mercredi la presse.

Cette affaire suscitait un vif émoi chez les Chinois, de plus en plus convaincus que leur société dérive vers l'égoïsme et le refus de l'entraide, tandis que les médias ont récemment révélé des tentatives de soi-disant victimes pour obtenir des compensations indues.

Wu Weiqing, 46 ans, se déplaçait à deux-roues le 31 décembre dernier dans la ville de Dongyuan quand il s'est retrouvé face à un vieil homme qui venait apparemment d'être renversé sur la chaussée, a relaté sa veuve au journal Nanfang Dushibao.

M. Wu a alors porté assistance au vieillard, le transportant vers une clinique et payant même de sa poche les frais médicaux se montant à 3.500 yuans (425 euros).

"Mon mari n'aurait jamais imaginé que le vieil homme et sa famille se retourneraient contre lui, lui faisant porter la responsabilité de la chute et exigeant de nous des centaines de milliers de yuans en dommages-intérêts", a déclaré la veuve à ce journal de Canton (sud du pays).

La fille de M. Wu a raconté que son père s'était senti humilié par la tournure des événements.

"Il a très mal vécu le fait se voir demander de l'argent par l'homme même qu'il avait aidé, et il a estimé qu'il lui valait mieux mourir pour prouver son innocence plutôt que d'entraîner sa famille dans sa déchéance", a déclaré Wu Haiyan.

La famille du vieillard, identifié sous le nom de Zhou, a de son côté démenti avoir exigé une forte somme d'argent au titre de compensation et a assuré que M. Wu avait bien causé l'accident.

Les autorités ont ouvert une enquête sur les faits, alors qu'il n'est pas rare en Chine que des accidents de la route sans gravité soient l'occasion de tentatives de racket au détriment de ceux jugés responsables.

Cette affaire en évoque une autre qui avait choqué la Chine en 2011, quand une fillette de 2 ans, la petite Yue Yue, avait été écrasée dans une ville du sud du pays puis abandonnée dans l'indifférence des passants.

Beaucoup de Chinois sont convaincus que le rapide développement économique et l'enrichissement général de la population s'accompagnent d'une perte des valeurs de solidarité, pourtant mises en avant depuis Mao par les autorités communistes.

fms-seb/jug/fw

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