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L'ONU s'inquiète pour la stabilité de l'ensemble de la RDC

L'ONU s'inquiète pour la stabilité de l'ensemble de la RDC

L'ONU a fait savoir mercredi son inquiétude pour la stabilité de la République démocratique du Congo (RDC), où les foyers de tension augmentent avec des infiltrations d'hommes armés venus de Centrafrique dans le Nord et des combats en hausse dans le Sud-Est.

"Ce qui nous préoccupe, c'est l'ensemble de la situation sécuritaire en RDC", a déclaré à la presse le représentant spécial adjoint de l'ONU dans le pays, Abdallah Wafi.

M. Wafi a tenu ces propos alors que les affrontements dans ou autour de Lubumbashi, la deuxième ville du pays et capitale de la province minière du Katanga (Sud-Est) se multiplient depuis la mi-décembre.

Jusque-là, a indiqué le responsable onusien, "nous considérions [le Katanga] comme une province stable", à tel point que la plupart des Casques bleus qui y étaient stationnés ont été redéployés vers l'Est du pays (provinces du Nord et du Sud-Kivu), où la Mission de l'ONU pour la stabilisation du Congo (Monusco) concentre désormais l'essentiel de ses effectifs militaires.

Mercredi, de nouveaux combats ont opposé des rebelles katangais sécessionnistes à l'armée congolaise, par intermittence jusqu'à la tombée de la nuit dans la zone de Kinsevere, au nord-ouest de Lubumbashi, non loin de l'aéroport de la ville, selon une source militaire et des témoins.

"Il règne en ce moment une insécurité totale" a indiqué un habitant à l'AFP.

La veille, de violents affrontements avaient opposé les troupes régulières à des combattants du même groupe, à une trentaine de kilomètres au sud-est de Lubumbashi. L'armée a indiqué qu'il y avait eu des morts dans les deux camps mais a refusé de fournir un bilan précis des affrontements.

Le Katanga est la province d'origine du président congolais Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001 et qui s'est maintenu à la tête de l'Etat pour un nouveau mandat de cinq ans à l'issue d'un scrutin contesté, en novembre 2011. L'information y est étroitement surveillée.

Jusque-là, les maï-maï Bakata Katanga, à l'origine des combats des dernières 48 heures et d'affrontements ayant fait plusieurs dizaines de morts en plein coeur de Lubumbashi en mars et en novembre, passaient pour être relativement mal équipés.

Désormais "cela prend l'allure de gens bien formés", dotés notamment de lance-roquettes de 40 mm utilisés aussi par l'armée, a indiqué à l'AFP le général Rombo Bwayamba, commandant de la région militaire du Katanga.

Lubumbashi a été avec Kinshasa, la capitale, et la ville de Kindu, dans l'Est, le théâtre d'un apparent coup de force contre le pouvoir le 30 décembre. L'insurrection a été matée dans le sang.

Pour M. Wafi, ces événements ont montré que "même Kinshasa n'est pas à l'abri".

Avec la rébellion du Mouvement du 23 Mars, vaincue en novembre par l'armée congolaise avec le soutien de l'ONU après dix-huit mois de conflit, l'effort des autorités en matière de sécurité s'est surtout concentré dans l'est du pays, en proie aux conflits depuis près de vingt ans.

Dotée d'un mandat offensif pour lui permettre de neutraliser toutes les milices en action dans le pays, la Monusco a choisi ces derniers mois de se concentrer sur les provinces du Nord et du Sud-Kivu, où pullulent encore des dizaines de groupes armés congolais et étrangers, et où sont désormais déployés 96% des quelque 20.000 Casques bleus présents dans le pays.

M. Wafi a reconnu que l'évolution de la situation d'ensemble de la RDC risquait d'amener les Nations unies à reconsidérer leurs choix.

D'autant qu'apparaissent de nouveaux foyers d'insécurité, notamment dans le nord de la RDC, dans les régions de l'Equateur et de la Province-Orientale, limitrophes de la Centrafrique.

Selon M. Wafi, on y observe depuis quelque temps des infiltrations d'"éléments armés" venus de ce pays en pleine guerre civile, ce qui a contraint par endroits les habitants à fuir.

La Province-Orientale touche un autre pays en proie à une grave crise humanitaire : le Soudan du Sud.

La Monusco est présente en RDC depuis 1999. Ses effectifs n'ont cessé de croître et son mandat de se renforcer, mais elle s'est montrée jusque-là incapable de ramener la paix dans le pays.

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