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Crise du pétrole en Libye: les protestataires veulent vendre le brut

Crise du pétrole en Libye: les protestataires veulent vendre le brut

Des partisans d'un système fédéral en Libye, qui manifestent depuis plusieurs mois en bloquant les principaux terminaux pétroliers de l'Est du pays, ont annoncé leur intention de commercialiser le brut eux-mêmes, en dehors de tout contrôle de l'Etat.

"Nous annonçons notre intention de commercialiser le brut, nos demandes n'ayant pas été satisfaites par le gouvernement", a déclaré dans la nuit de mardi à mercredi Abd Rabou al-Barassi, président du "bureau exécutif" de la région de la Cyrénaïque, un "gouvernement local" autoproclamé en août par des partisans du fédéralisme.

Les protestataires bloquent depuis juillet trois ports pétroliers de l'Est. Ils accusaient dans un premier temps le gouvernement de corruption dans la vente du brut, puis se sont mis à réclamer l'autonomie de la Cyrénaïque dans le cadre d'un système fédéral.

Mercredi, M. Zeidan a qualifié l'annonce de M. al-Barassi de tentative d'"atteinte à la souveraineté nationale".

Il a averti que "tout Etat, compagnie, groupe ou bande qui tente d'envoyer un navire vers les ports pétroliers libyens sans autorisation ou accord préalable avec la NOC (...) fera face aux mesures nécessaires", évoquant la possibilité de "faire couler" tout navire contrevenant.

A la mi-décembre, leur porte-parole Ibrahim Jadharane avait posé trois conditions pour lever le blocage des ports, dont l'attribution à la Cyrénaïque d'une part des revenus pétroliers.

Le gouvernement du Premier ministre Ali Zeidan a indiqué en décembre ne pas reconnaître ce mouvement et accusé ses membres de vouloir vendre clandestinement le pétrole.

Samedi, la Compagnie nationale de pétrole (NOC) avait décidé de maintenir l'état de force majeure décrété en août dans les principaux terminaux pétroliers de l'Est, suspendant tout trafic pétrolier.

Mais M. Barassi a affirmé pour sa part que "l'état de force majeure a été levé (mardi) sur les ports en particulier celui d'al-Sedra", pour lequel transitent 600.000 barils par jour, ajoutant que ses hommes "assureront la protection des pétroliers se ravitaillant" dans ce port.

La marine libyenne a empêché dimanche deux navires pétroliers d'entrer dans le port d'al-Sedra et a averti qu'elle ferait usage de la force pour empêcher tout pétrolier de pénétrer dans les eaux territoriales libyennes sans l'accord de Tripoli.

Pour dénoncer les véritables intentions des manifestants, la NOC a publié mercredi sur son site un document du "bureau exécutif" de la Cyrénaïque appelant les compagnies de pétrole à lui acheter du brut et affirmant qu'il assurerait la sécurité de leurs navires.

Les mouvements de protestation ont provoqué une chute de la production pétrolière nationale à 250.000 b/j contre 1,5 million auparavant.

La production a toutefois grimpé ces derniers jours, jusqu'à atteindre 546.000 barils mardi, après la reprise dimanche de la production dans le champ pétrolier al-Charara, dans le sud du pays, d'une capacité de 330.000 b/j, selon les chiffres communiqués mercredi par la NOC.

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