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Actes de vandalisme anti-palestinien en Cisjordanie

Actes de vandalisme anti-palestinien en Cisjordanie

Deux voitures ont été incendiées mercredi dans le nord de la Cisjordanie occupée vraisemblablement par des colons au lendemain d'incidents au cours desquels une dizaine de colons ont été battus et capturés par des Palestiniens dans la région, selon des sources concordantes.

Les médias israéliens soulignaient mercredi que les incidents de la veille à Qousra auraient pu virer à la tragédie sans l'intervention de responsables locaux palestiniens, mais doutaient que cela serve de leçon aux colons les plus extrémistes.

Deux voitures ont été incendiées et des graffitis en hébreu "prix à payer" et "Esh Kodesh" été inscrits dans la localité de Madama, a constaté un photographe de l'AFP.

Le porte-parole de la police israélienne, Micky Rosenfeld, a confirmé ces informations à l'AFP, précisant qu'il s'agissait "apparemment d'un délit commis pour des motifs nationalistes".

Une dizaine de colons de l'implantation sauvage d'Esh Kodesh ont été battus mardi et détenus par des habitants palestiniens de Qousra avant d'être évacués par l'armée israélienne, alertée par des responsables locaux palestiniens.

Selon les autorités israéliennes, ces colons voulaient se livrer à des exactions dans le village, en réaction au déracinement par l'armée d'oliviers plantés sans autorisation à Esh Kodesh par les colons.

Sept des colons ayant participé à cette expédition ont été assignés à résidence pendant 5 jours, a ajouté la police.

A la suite de ces incidents, l'armée a déployé des renforts en Cisjordanie de crainte d'actes de vengeance de la part des colons les plus extrémistes, a indiqué la radio militaire.

Des colons extrémistes ainsi que des activistes d'extrême droite se livrent, sous l'appellation du "Prix à payer", à des agressions sur des villageois palestiniens ou arabes israéliens, des lieux de culte musulmans et chrétiens, des militants pacifistes israéliens, voire l'armée, après des décisions gouvernementales qu'ils jugent hostiles à leurs intérêts ou des actes attribués à des Palestiniens.

Le ministre de la Défense Moshé Yaalon, cité par la radio publique, a qualifié mercredi ces exactions de "terrorisme pur et simple".

Un membre des comités palestiniens locaux de lutte contre la colonisation, Bachar al-Qaryouti, a affirmé à la radio officielle Voix de la Palestine que l'épisode de Qousra "n'était qu'une riposte aux actions de colons sous la protection de l'occupation".

"Il y a des comités de protection de ces villages et nous surveillons les mouvements des colons nuit et jour, pour les arrêter dans leurs attaques. C'est une nouvelle méthode pour leur montrer que nous ne resterons pas passifs", a-t-il prévenu.

Le commentateur militaire du quotidien israélien Haaretz déplore que, bien que l'expédition des colons d'Esh Kodesh ait été "prévisible", ils aient pu "parvenir sans encombre dans un village palestinien pour semer le trouble, illustrant l'impuissance des services de sécurité face à la violence d'extrême droite".

"Les ordres militaires bannissant les meneurs d'extrême droite des territoires (occupés, NDLR) en ont réfréné certains, mais des générations plus jeunes ont pris leur place", explique-t-il.

En moyenne, sept incidents par semaine entre Palestiniens et colons provoquent des victimes ou des dégâts côté palestinien, et un par semaine côté israélien, selon le Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).

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