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Irak: l'armée assure qu'il n'y aura pas d'assaut immédiat sur Fallouja

Irak: l'armée assure qu'il n'y aura pas d'assaut immédiat sur Fallouja

L'armée irakienne n'a pas réussi à reprendre dans la nuit des quartiers de Ramadi aux jihadistes et a affirmé mardi qu'il n'était pas possible dans l'immédiat de lancer l'assaut annoncé contre Fallouja.

Ces derniers jours, des combattants de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL, lié à Al-Qaïda) ont pris le contrôle de Fallouja et de plusieurs quartiers de Ramadi, à 60 et 100 km à l'ouest de Bagdad.

C'est la première fois depuis l'insurrection ayant suivi l'invasion américaine de 2003 que des militants d'Al-Qaïda, qui sont parallèlement devenus une force majeure dans le conflit en Syrie voisine, prennent si ouvertement le contrôle de zones urbaines en Irak.

"Il est pour le moment impossible de lancer l'assaut sur Fallouja", a déclaré à la mi-journée à l'AFP un porte-parole du ministère de la Défense, expliquant qu'il fallait éviter de "faire couler le sang de ses habitants".

Des renforts ont cependant continué mardi de prendre position autour de la ville, dont de nombreux habitants ont fui ces derniers jours et où trois fortes explosions ont retenti tôt mardi selon un témoin.

"Aujourd'hui (mardi), l'armée a déployé de nouveaux renforts soutenus par des chars et des véhicules blindés à environ 15 km à l'est de Fallouja", a annoncé dans la matinée un capitaine de police.

A Ramadi, "les forces de sécurité et des hommes armés des tribus ont tenté hier (lundi) soir de pénétrer dans des zones contrôlées par l'EIIL dans le sud de la ville", a expliqué à l'AFP un capitaine de police à Ramadi.

"Les combats ont débuté à 23H00 (20H00 GMT) et se sont terminés à 06H00. Les forces de sécurité n'ont pas réussi à pénétrer dans ces zones dont l'EIIL a toujours le contrôle", a-t-il ajouté.

Ces combats ont fait 4 morts et 14 blessés parmi les civils, a déclaré à l'AFP le Dr Ahmed Abdel Salam, médecin à l'hôpital de Ramadi qui ne disposait pas de bilan pour l'armée ou les jihadistes.

Plusieurs hauts responsables irakiens ont prévenu que les forces de sécurité préparaient une attaque majeure contre Fallouja, mais le Premier ministre Nouri al-Maliki a appelé lundi les tribus sunnites lourdement armées de la région à chasser elles-mêmes les "terroristes" pour éviter l'assaut.

Un haut responsable tribal de Fallouja, cheikh Ali al-Hammad, a ensuite affirmé que les combattants de l'EIIL avaient quitté la ville, où les seuls hommes armés encore présents étaient "des fils des tribus".

A Washington, le Pentagone a annoncé une accélération de livraisons déjà prévues de missiles et de drones de surveillance à l'Irak.

"Nous allons accélérer la livraison de 100 missiles Hellfire supplémentaires qui seront prêts à être livrés au printemps", de même que 10 drones d'observation ScanEagle, a déclaré le colonel Steven Warren.

Les missiles Hellfire, conçus à l'origine comme une arme antichar, peuvent être tirés depuis des hélicoptères ou des avions.

Dimanche, le secrétaire d'Etat américain John Kerry avait apporté un soutien réservé aux autorités irakiennes dans ce "combat qu'elles doivent à terme gagner elles-mêmes".

Washington "travaille étroitement avec les Irakiens pour mettre au point une stratégie pour isoler les groupes affiliés à Al-Qaïda afin que les tribus qui coopèrent avec les forces irakiennes puissent les chasser des zones habitées", a cependant assuré le colonel Warren, sans donner de précisions.

Après 2003, la province d'Al-Anbar, dont Ramadi est le chef-lieu, a été un haut lieu de l'insurrection, et les forces américaines ont subi de lourdes pertes lors de deux assauts majeurs contre les insurgés à Fallouja.

Les forces américaines et irakiennes avaient repris le contrôle d'Al-Anbar, en particulier après que les Etats-Unis avaient réussi à rallier les tribus sunnites à partir de la fin 2006.

Mais deux ans après le départ d'Irak des derniers soldats américains, les fidèles d'Al-Qaïda sont revenus en force, en s'appuyant sur leur présence dans le conflit syrien voisin et sur le mécontentement croissant de la minorité sunnite irakienne, qui accuse M. Maliki, un chiite, d'accaparer le pouvoir et de marginaliser et stigmatiser les sunnites.

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