Un jeune Mauritanien a été inculpé d'apostasie, placé sous mandat de dépôt et risque la peine de mort pour avoir écrit un article critiquant le prophète Mahomet, a appris l'AFP lundi de source judiciaire.
Le jeune homme, détenu depuis le 2 janvier à Nouadhibou (nord-ouest), a été "déféré à la justice, qui l'a inculpé de manque de respect au prophète3 (Mahomet). Il a été placé sous mandat de dépôt dimanche à la prison civile de Nouadhibou", a indiqué cette source judiciaire.
Selon cette source, "le manque de respect au prophète est un libellé du chapitre de l'apostasie tel que prévu par le Code de procédures pénales mauritanien". Son auteur "sera entendu par un juge qui l'invitera au repentir mais s'il refuse d'obtempérer, il risque la peine de mort", a-t-elle ajouté.
Des manifestations ont continué ces derniers jours à Nouadhibou pour réclamer contre lui "la sentence divine" et des imams ont demandé aux autorités de sévir contre les malfaiteurs "qui s'attaquent au prophète et à l'islam".
Le jeune homme, identifié comme Mohamed Cheikh Ould Mohamed, employé d'une société minière à Nouadhibou, avait été arrêté le 2 janvier.
Il est accusé d'avoir écrit un article, publié sur des sites internet mauritaniens puis retiré plus tard pour sa "gravité", dans lequel il contestait des décisions prises par le prophète et ses compagnons durant les guerres saintes.
Il y accusait aussi la société mauritanienne de perpétuer un "ordre social inique hérité de cette époque" et défend la caste des forgerons - dont il est lui-même membre - ainsi que d'autres couches au bas de l'échelle sociale qu'il décrit comme "marginalisées et défavorisées à la naissance".
C'est la première fois qu'un écrit critique de l'islam et du Prophète est publié en Mauritanie, République islamique où la charia (loi islamique) est en vigueur mais dont les sentences extrêmes comme les peines de mort et de flagellations ne sont plus appliquées depuis les années 1980.
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