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Le Portugal en deuil après la disparition d'Eusebio

Le Portugal en deuil après la disparition d'Eusebio

Echarpes, messages, fleurs et drapeaux aux couleurs du Benfica recouvraient dimanche la statue en bronze d'Eusebio devant le stade de la Luz à Lisbonne où plusieurs centaines de supporteurs ont accueilli la dépouille de la légende du football, qui y sera exposée jusqu'à lundi.

"Eusebio", "Eusebio", ont scandé des centaines de personnes qui s'étaient rassemblées devant l'entrée du stade de la Luz, à Lisbonne. Sur plusieurs centaines de mètres, ils faisaient la queue pour rendre un dernier hommage à Eusebio.

"Je suis venu ici non pas pour dire au revoir, mais pour dire merci", proclamait une affiche brandie par un supporteur serrant également un oeillet rouge.

Des centaines de supporteurs ont applaudi le cercueil d'Eusebio, décédé dimanche à l'âge de 71 ans d'un arrêt cardio-respiratoire, lorsqu'il est arrivé dans une limousine noire en fin d'après-midi au Stade du Benfica.

Les obsèques de la légende du football auront lieu lundi après-midi. Eusebio sera enterré au cimetière de Lumiar, non loin du stade du club lisboète.

La disparition d'Eusebio a suscité une vive émotion au Portugal, où le gouvernement a décrété trois jours de deuil national.

Les premiers supporteurs avaient commencé à affluer au stade de la Luz dès l'annonce de la mort d'Eusebio. Ils se sont recueillis devant la statue en bronze à son effigie, qui immortalise le joueur au moment de frapper un ballon, dressée devant le stade du club mythique de l'ancien international portugais.

"Eusebio est tout simplement le roi", a témoigné la voix serrée par l'émotion, un jeune supporteur derrière ses lunettes de soleil et une écharpe rouge nouée autour du cou.

"Il est très important pour moi. Je le considère comme un membre de ma famille", a observé également Rui Silva vêtu d'un maillot d'Eusebio.

"Je fréquente le stade depuis 45 ans. J'ai vu jouer Eusebio plusieurs fois. Il était incroyable. Il ne ratait jamais un penalty et réussissait ses coups francs dans 99% des cas", a raconté de son côté un sexagénaire lisboète, admirateur inconditionnel de la "panthère noire".

"Eusebio nous appartient", proclamait un message posé à côté de chaussures de football à crampons rouges devant la statue du champion.

Dans l'après-midi, plusieurs admirateurs s'étaient également rendus au musée du Benfica qui retrace la carrière d'Eusebio da Silva Ferreira, surnommé "le Roi". Le joueur y est célébré comme le meilleur footballeur portugais de tous les temps.

Affiches, maillots, coupures de journaux, photos et surtout les nombreux trophées remportés tout au long de sa carrière y figurent en bonne place, tel que le ballon d'Or 1965.

Cette année là, il devient le premier joueur noir à obtenir cette distinction, attribuée par le magazine France Football au meilleur joueur européen. Sa puissance et son agilité écriront également une des pages d'histoire de l'équipe du Portugal, qui obtient la troisième place de la Coupe du monde de 1966.

"Pour moi, il est tout simplement le fondateur du football", affirme Luis Marques, 24 ans, qui s'est rendu avec plusieurs amis au stade du Benfica pour voir passer le cercueil. Eusebio était devenu ces dernières années ambassadeur du club et de la Fédération portugaise de football ne ratant aucune grande occasion de la vie de la Seleçao.

"Je ne l'ai jamais vu jouer, mais je me régale à revoir des images d'archives", affirme José Morais, un Angolais qui réside au Portugal depuis une vingtaine d'années, accompagné par ses deux filles de 4 et 6 ans.

"Cristiano Ronaldo est encore loin derrière", affirme José Valente, un Capverdien de la banlieue de Lisbonne.

lf/bh/bm

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