La justice turque a décidé samedi de libérer de prison trois députés kurdes soupçonnés de liens avec la rébellion du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), au lendemain d'un arrêt similaire concernant deux autres parlementaires kurdes, a-t-on indiqué de source judiciaire.
Kemal Aktas, Selma Irmak et Faysal Sariyildiz seront libérés "dans la journée" des pénitenciers de Mardin et de Diayarbakir, deux villes du sud-est kurde de Turquie, a-t-on souligné de même source.
Vendredi soir, deux autres députés, Ibrahim Ayhan et Gülser Yildirim, ont été relâchés de prison.
Ces cinq personnes sont toutes des élus du Parti de la paix et de la démocratie (BDP, pro-kurde) qui se trouvaient en détention provisoire depuis leur arrestation en 2010 pour liens supposés avec le PKK.
La Cour constitutionnelle a jugé leur détention trop longue.
Les parlementaires pro-kurdes estimaient que leur maintien en détention nuit au processus de paix engagé en 2012 entre Ankara et le PKK pour mettre fin à l'insurrection du mouvement armé kurde, qui a coûté la vie à 45.000 personnes depuis 1984.
Ces pourparlers se trouvent dans l'impasse. Le PKK a suspendu en septembre le retrait de ses combattants du sol turc entamé quelques mois plus tôt, jugeant que le gouvernement islamo-conservateur ne respectait ses promesses de réformes en leur faveur.
Le mois dernier, la Cour constitutionnelle avait déjà ordonné pour les mêmes motifs la libération d'un député du principal parti d'opposition, en détention depuis plus de quatre ans dans le cadre d'une affaire de complot contre le gouvernement.
La Turquie est fréquemment épinglée par la Cour européenne des droits de l'Homme pour outrepasser la durée tolérable des détentions provisoires.
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