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Merkel et le SPD tentent de calmer une polémique sur les Bulgares et Roumains

Merkel et le SPD tentent de calmer une polémique sur les Bulgares et Roumains

Trois jours après l'ouverture complète du marché du travail allemand aux Bulgares et Roumains, la chancelière Angela Merkel et son partenaire gouvernemental social-démocrate tentent de calmer une polémique déclenchée par les conservateurs bavarois autour des craintes que suscite cette immigration.

"Mercredi prochain, le gouvernement, réuni pour la première fois de l'année en conseil des ministres, se penchera de façon objective sur le sujet", a déclaré le vice-chancelier social-démocrate Sigmar Gabriel, dans un entretien samedi au journal le plus lu d'Allemagne, Bild.

Vendredi, M. Gabriel s'est entretenu au téléphone avec Mme Merkel. Et ils sont tombés d'accord pour réfléchir à d'éventuelles mesures plus sévères contre les fraudeurs aux aides sociales.

"Je pense qu'il ne faut pas monter artificiellement en épingle ce problème. Mais il ne faut pas non plus le minimiser", a dit M. Gabriel au Bild de samedi.

Les arrivées de Bulgares et de Roumains, même si elles restent limitées en proportion de l'immigration totale à destination de l'Allemagne, défraient régulièrement la chronique parce qu'elles sont concentrées dans certaines grandes villes, comme Berlin ou Duisbourg (ouest), confrontées à d'importants problèmes de pauvreté. De nombreux allemands craignent l'afflux d'immigrés pauvres dans leur pays réputé pour son système social généreux, notamment en matière d'allocations familiales.

Les conservateurs bavarois (CSU) --parti frère des conservateurs CDU de Mme Merkel-- ont surfé sur ces inquiétudes en réclamant une attitude plus sévère face aux fraudeurs, au moment où intervenait la levée des dernières restrictions sur l'immigration bulgare et roumaine dans neuf pays de l'UE, dont l'Allemagne. Leur slogan: "celui qui fraude doit dégager", c'est-à-dire quitter le pays.

Réagissant à ces récentes attaques de la CSU contre les immigrés "profiteurs", M. Gabriel a lancé: "nous n'avons pas besoin de discriminations à l'emporte pièce contre les Bulgares et les Roumains, mais nous ne devons pas non plus ignorer les problèmes de certaines grandes villes allemandes face à l'immigration des pauvres".

Et d'ajouter: "Ce dont nous n'avons vraiment pas besoin, ce sont de déclarations faites dans des buts électoraux. Ce n'est pas avec cela que l'on résout les problèmes d'immigration".

Deux scrutins importants se profilent cette année pour les conservateurs de Bavière, région riche et conservatrice du sud de l'Allemagne: les municipales en mars et les européennes en mai.

Dans un entretien samedi au journal bavarois Münchener Merkur, le président de la CSU, Horst Seehofer, a affirmé que sa formation était "ouverte sur le monde" et précisé qu'"elle n'avait de conseils à recevoir de personne sur la façon de traiter les étrangers".

Le commissaire européen à l'Emploi, le Hongrois Laszlo Andor, a mis en garde contre toute forme d'hystérie dans ce débat. "Nous devons absolument défendre des droits fondamentaux comme la libre circulation et ne devons pas réagir avec hystérie à l'immigration", a-t-il dit dans une interview au quotidien Die Welt parue samedi.

Les milieux économiques allemands s'inquiétaient par ailleurs pour l'image de leur pays, alors qu'ils cherchent justement à attirer une main d'oeuvre étrangère.

"Il ne faut pas noircir le tableau en matière d'immigration avec une discussion politique enflammée", a estimé le directeur des Chambres de Commerce et d'industrie allemande (DIHK), Martin Wansleben, dans le quotidien "Neue Osnabrücker Zeitung".

Il a souligné que l'Allemagne, pays vieillissant, "avait besoin dans les prochaines années d'au moins 1,5 million de travailleurs qualifiés étrangers pour maintenir sa croissance et garantir le système social" du pays. "Nous devons continuer à améliorer l'accueil des immigrés, c'est un devoir pour l'ensemble de la société", a-t-il affirmé.

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