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Kerry rencontre encore Abbas et Netanyahu pour son 3e jour au Proche-Orient

Kerry rencontre encore Abbas et Netanyahu pour son 3e jour au Proche-Orient

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry tentait samedi d'apaiser les récriminations des Israéliens et des Palestiniens afin de maintenir sur les rails son initiative de paix, au troisième jour de sa mission marathon au Proche-Orient.

Après avoir à peu près respecté pendant cinq mois de négociations leur engagement à ne pas échanger de reproches en public, les deux camps ont fini par laisser éclater au grand jour leur défiance mutuelle, à l'occasion de la 10e mission du secrétaire d'Etat.

Des diplomates américains ont souligné qu'il était improbable que les deux parties parviennent à s'entendre sur les propositions de paix de M. Kerry avant la fin de sa visite lundi, reconnaissant qu'il faudrait plus de temps.

M. Kerry, qui a réussi en juillet à relancer des négociations de paix interrompues pendant près de trois ans et enchaîne depuis les navettes diplomatiques entre les deux camps, était reçu dans l'après-midi par le président palestinien Mahmoud Abbas à Ramallah (Cisjordanie).

Il devait ensuite revoir à 19h30 (17h30 GMT) le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, avec qui il a déjà discuté pendant huit heures depuis son arrivée jeudi.

Dans une interview à la radio La Voix de la Palestine, Azzam al-Ahmad, un haut responsable du Fatah, le parti de M. Abbas, a regretté samedi que "les différentes idées avancées par M. Kerry soient plus proches de la position israélienne" que de celle des Palestiniens.

"S'il continue dans cette direction, nous ne sommes pas optimistes quant à la conclusion d'un accord-cadre ou d'un accord de paix exhaustif d'ici la fin avril", a prévenu ce proche de M. Abbas.

Lors de cette tournée de quatre jours, M. Kerry présente aux Israéliens et Palestiniens un projet d'"accord-cadre" traçant les grandes lignes d'un règlement définitif sur les frontières, la sécurité, le statut de Jérusalem et le sort des réfugiés palestiniens.

Les responsables américains n'ont pas révélé les détails du texte, qui a peu de chance d'être adopté en l'état par les deux camps.

Selon le commentateur israélien Ben Caspit, le plan de M. Kerry ne serait qu'un document "vague, un exposé général sur les arrangements auxquels on peut s'attendre", avec pour objectif de justifier la prolongation des négociations au-delà de la date butoir du 29 avril, terme des neuf mois initialement prévus.

Le négociateur en chef palestinien Saëb Erakat a toutefois prévenu qu'il était "impossible de prolonger les négociations une seule minute après les neuf mois" impartis, dans une interview au journal Asharq Alawsat.

Samedi, 200 jeunes Palestiniens ont scandé des slogans hostiles au secrétaire d'Etat américain, en marge d'une manifestation de soutien aux réfugiés palestiniens en Syrie, devant le QG de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) à Ramallah, a constaté l'AFP.

La veille, une centaine de militants du Front Démocratique pour la libération de la Palestine (FDLP), mouvement d'extrême-gauche, avaient manifesté dans le centre de Ramallah contre la visite de M. Kerry.

Cela n'empêche pas le diplomate américain de professer publiquement un optimisme à tout crin.

Le sénateur républicain John McCain, en visite au même moment et proche de la droite au pouvoir en Israël, a pourtant fustigé lui aussi les propositions de M. Kerry, partageant les réserves émise selon lui par M. Netanyahu, qu'il a rencontré.

"Le Premier ministre Netanyahu a de très sérieuses inquiétudes quant au plan qui lui a été présenté, qu'il s'agisse de la capacité d'Israël à défendre ses frontières ou de la fiabilité d'un Etat palestinien et de ses intentions", a dit M. McCain.

Plusieurs points de contentieux, en particulier l'extension des colonies israéliennes à Jérusalem-Est annexée et en Cisjordanie occupée et l'éventualité d'une présence militaire israélienne entre la Cisjordanie et la Jordanie, pèsent sur les entretiens de John Kerry.

Israéliens et Palestiniens s'accusent mutuellement de saboter les efforts de paix.

M. Netanyahu a ainsi affirmé "douter (...) que les Palestiniens soient engagés pour la paix" et réclamé que les Palestiniens reconnaissent Israël comme un "Etat juif", ce qu'ils refusent en évoquant les 20% d'Israéliens arabes et le droit au retour des réfugiés palestinien.

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