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Cambodge: les leaders de l'opposition convoqués par la justice (parti)

Cambodge: les leaders de l'opposition convoqués par la justice (parti)

Les leaders de l'opposition cambodgienne sont convoqués par la justice pour être interrogés pour suspicion d'incitation aux troubles civils, a indiqué leur parti, alors que les autorités ont interdit leurs manifestations.

Sam Rainsy, chef du Parti du sauvetage national du Cambodge (CNRP), et son adjoint Kem Sokha devront se rendre au tribunal municipal de Phnom Penh le 14 janvier, selon un ordre de la cour publié sur le site internet du CNRP samedi soir.

Rainsy a assuré à la presse dimanche qu'ils étaient prêt à se défendre. "Nous n'avons rien fait de mal. Au contraire, ce sera une opportunité pour nous d'aider à révéler la vérité", a-t-il déclaré.

L'annonce de cette convocation intervient après plusieurs jours d'opérations des forces de l'ordre contre des manifestations.

Vendredi, la police avait ouvert le feu sur un rassemblement d'ouvriers du textile en grève depuis des semaines pour réclamer des augmentations de salaires, faisant au moins trois morts selon la police. Les défenseurs des droits de l'Homme, évoquant au moins quatre morts, avaient dénoncé les pires violences contre des civils en 15 ans.

Et samedi, les autorités ont dispersé une manifestation de centaines de partisans de l'opposition dans un parc de la capitale où ils étaient réunis depuis décembre, et interdit tout nouveau rassemblement jusqu'à nouvel ordre.

Selon la Ligue cambodgienne pour les droits de l'Homme, des policiers et des hommes en civil ont "utilisé des barres en acier d'un mètre de long pour frapper et intimider les manifestants pacifiques" qui ont fui.

L'opposition, qui a rassemblé jusqu'à au moins 20.000 personnes dans les rues de Phnom Penh ces derniers mois et qui avait prévu trois jours d'action à partir de ce dimanche, réclame le départ du Premier ministre Hun Sen, au pouvoir depuis près de trente ans, et de nouvelles élections.

Selon les résultats officiels, le CPP au pouvoir, malgré son plus mauvais score depuis 1998, a remporté 68 sièges aux législatives du 28 juillet, contre 55 au CNRP.

Mais l'opposition, dénonçant des fraudes massives, a revendiqué la victoire et dénoncé un "coup d'Etat constitutionnel". Et ses députés boycottent l'Assemblée nationale depuis l'ouverture de la législature en septembre.

Sam Rainsy était rentré d'exil juste avant le scrutin après avoir été gracié de plusieurs condamnations à la prison qu'il jugeait politiques, mais n'avait pas été autorisé à y participer.

Alors que les ouvriers du textile se sont récemment alliés avec l'opposition, Rainsy a estimé que le CPP avait dû réaliser qu'il faisait face à une "menace sans précédent".

"C'est une question de survie pour le CPP", a-t-il ajouté, refusant de dévoiler sa stratégie après cette répression mais assurant que l'opposition comptait sur le soutien grandissant des ouvriers du secteur textile, crucial pour l'économie du pays et qui emploie quelque 650.000 personnes.

"Quand les ouvriers rentreront dans leurs villages, ils convaincront leur famille de soutenir l'opposition".

Malgré sa croissance rapide, le Cambodge reste l'un des pays des plus pauvres de la planète, et le mécontentement de la population augmente face à l'accaparement des richesses, notamment des terres, par les proches du pouvoir.

Hun Sen, 61 ans, au pouvoir depuis 1985, a promis d'y rester encore au moins dix ans.

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