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Ziad Takieddine, arrêté lundi à Londres, retourne en prison

Ziad Takieddine, arrêté lundi à Londres, retourne en prison

Une juge a décidé mardi de placer à nouveau Ziad Takieddine, personnage central de l'affaire Karachi, en détention provisoire pour non respect de son contrôle judiciaire, a-t-on appris de sources judiciaires.

L'homme d'affaires franco-libanais s'est rendu ces derniers jours à Beyrouth puis à Londres, alors qu'il avait l'interdiction de quitter le territoire français, sauf pour se rendre au Sénégal pour des raisons professionnelles. Il a été arrêté lundi à Londres.

Personnage clé de l'"affaire Karachi" mêlant un attentat au Pakistan en 2002 à des soupçons de corruption en France, Takieddine avait obtenu en décembre l'autorisation de récupérer pendant 15 jours son passeport, mais seulement pour se rendre au Sénégal.

L'un de ses avocats, Joseph Cohen-Sabban, a immédiatement annoncé à l'AFP qu'il faisait appel de cette décision devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris.

"Comment peut-on mettre en prison, 20 ans après les faits, quelqu'un qui est allé voir sa famille (à Beyrouth et à Londres, NDLR) qu'il n'avait pas vu depuis deux ans? Il y a un vrai problème d'humanité dans cette décision", a-t-il estimé.

"Ziad Takieddine est le bouc émissaire de beaucoup de choses", a encore déclaré Me Cohen-Sabban.

Un autre avocat de Ziad Takieddine, Me Dominique Penin, avait déploré auparavant qu'"on lui mène la vie dure un 31 décembre".

L'homme d'affaires, 63 ans, a été interpellé lundi à la gare de Saint-Pancras, à Londres, et a été présenté mardi au juge d'instruction Renaud van Ruymbeke, qui enquête sur le volet financier de l'affaire Karachi dans lequel il est mis en examen.

Ce magistrat avait saisi le juge des libertés et de la détention sur un possible placement en détention provisoire.

M. Takieddine a passé cette année plus de trois mois en détention provisoire. Déjà soumis à une interdiction de quitter le territoire dans le cadre de son contrôle judiciaire, il était alors soupçonné d'avoir monnayé pour 200.000 dollars l'obtention d'un passeport diplomatique de la République dominicaine, des accusations en forme de "fable" selon ses avocats.

L'intermédiaire franco-libanais avait dit le 18 octobre à un juge antiterroriste français sa conviction que l'attentat de Karachi en 2002 était "certainement" lié à la décision de Paris d'arrêter le versement des commissions sur des contrats d'armement.

L'attentat avait fait 15 morts le 8 mai 2002, dont 11 ouvriers français. Le juge Marc Trévidic étudie l'hypothèse selon laquelle cette attaque ne serait pas tant une action d'Al Qaïda qu'une opération de représailles à la décision des autorités françaises d'arrêter le versement de commissions.

Interrogé sur cette hypothèse d'un lien entre l'attentat et l'arrêt du versement des commissions, Ziad Takieddine avait répondu: "Certainement. Allez regarder du côté de ceux qui n'ont pas été payés là-bas."

Après avoir longtemps nié être intervenu sur le contrat Agosta de vente de sous-marins au Pakistan, Ziad Takieddine avait concédé en septembre 2012 avoir joué un "rôle" dans la conclusion de cet accord.

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