La mission des Nations unies au Soudan du Sud (Minuss) a dénoncé mardi les "atrocités" commises dans le pays, évoquant la découverte "d'un grand nombre de corps" de civils et de soldats faits prisonniers exécutés dans plusieurs villes.
"La Minuss est très inquiète face aux preuves de plus en plus flagrantes de violations manifestes des droits internationaux de l'homme commises au Soudan du Sud depuis 15 jours", écrit la mission de l'ONU dans un communiqué publié le jour même où les autorités éthiopiennes ont annoncé que des délégations des camps du président Salva Kiir et de son rival, l'ex-vice-président Riek Machar, étaient attendues pour des pourparlers à Addis Abeba.
"L'exécution extra-judiciaire de civils et de soldats faits prisonniers a eu lieu dans plusieurs régions du pays, comme le prouve la découverte d'un grand nombre de corps" dans la capitale Juba, mais aussi dans les villes de Malakal et Bor, dans les Etats du Haut-Nil et du Jonglei.
"Je condamne dans les termes les plus forts les atrocités commises contre des civils innocents de différentes communautés par les deux camps au cours de cette crise", a déclaré Hilde Johnson, représentante de l'ONU au Soudan du Sud, citée dans le communiqué.
La mission de l'ONU assure "récolter activement des informations" sur les massacres commis pour d'éventuelles futures enquêtes officielles, même si le Soudan du Sud n'est pas signataire du traité instituant la CPI.
Le Soudan du Sud est déchiré depuis le 15 décembre par d'intenses combats alimentés par une rivalité entre le président Salva Kiir et son ex-vice-président Riek Machar, limogé en juillet. Le premier accuse le second de tentative de coup d'Etat. Riek Machar nie et reproche à M. Kiir de chercher à éliminer ses rivaux.
Le conflit aurait déjà fait des milliers de morts et 180.000 déplacés. Des informations ont aussi émergé sur des massacres, des viols et des meurtres à caractère ethnique.
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