Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Mondial-2015: le Qatar bâtit sa sélection à l'étranger

Mondial-2015: le Qatar bâtit sa sélection à l'étranger

Novice sur la planète handball, le Qatar recrute des bras à l'étranger pour bâtir une équipe compétitive et faire figure honorable lors du prochain Mondial organisé en 2015 sur son sol.

Jusqu'à présent, l'émirat n'a jamais fait mieux qu'une 16e place. C'était en 2003 au Portugal, lors de sa première participation à un Championnat du monde.

A Doha, dans un tout petit peu plus d'un an, l'objectif sera de décrocher un "meilleur classement" et "d'être capable de jouer la gagne à chaque match", selon le président de la Fédération qatarie de handball Ahmed Al Shaabi.

A terme, le Qatar aspire à devenir "bien plus" qu'un leader sur le continent asiatique.

Avec seulement 619 licenciés (près de 1.900 en comptabilisant le mini-hand), quand la France en compte plus de 500.000, ce micro-Etat, plus petit que la région Ile-de-France et peuplé d'environ 2 millions d'habitants, a dû puiser dans ses pétrodollars plus que dans son réservoir local pour arriver à ses fins.

Dans leur projet de bâtir une équipe de niveau international, les dirigeants qataris se sont payés, au printemps, les services de l'un des plus grands entraîneurs de la planète en la personne de Valero Rivera, celui qui a conduit l'Espagne sur le toit du monde en janvier 2013.

L'ancien coach mythique du FC Barcelone a su, à son tour, convaincre des joueurs étrangers expérimentés pour constituer un noyau à même d'encadrer un collectif jeune, dont la majorité des joueurs a moins de 22 ans.

Son compatriote Borja Fernandez, ex-pivot de Nantes, l'arrière cubain Rafael Da Costa Capote ou encore l'ex-chambérien Bertrand Roiné, champion du monde avec la France en 2011, qui évoluent tous dans le championnat qatari, ont accepté de garnir les rangs de la sélection émiratie.

Au handball, les règles en matière de naturalisation sont bien moins drastiques qu'au football. Même après avoir déjà connu des sélections pour un pays, il est possible de changer de maillot à la condition de ne plus avoir joué de match international officiel depuis trois ans.

Après six saisons passées à Chambéry, Bertrand Roiné a d'abord fait le choix, à l'été 2012, d'accepter une alléchante proposition de Lekhwiya, l'un des clubs de Doha, plus pour le côté financier que le défi sportif.

Quand l'opportunité s'est présentée de disputer un nouveau Mondial, l'arrière de 32 ans n'a pas hésité bien longtemps.

"L'optique de rejouer des matchs internationaux me plaisait énormément. Je savais de toute façon que l'équipe de France c'était fini pour moi quand j'ai vu que Claude Onesta commençait à sélectionner des jeunes. Là, j'ai l'occasion de revivre un Mondial et peut-être de participer aux JO en 2016, ce qui est un rêve pour n'importe quel sportif", explique ce grand gabarit (1,98 m), qui a aussi évolué sous les couleurs de Dunkerque.

A l'image de l'ex-champion du monde français, le Qatar a dû miser sur des handballeurs n'ayant pas ou plus la chance d'évoluer avec leur sélection d'origine, faute de pouvoir attirer des stars.

En parallèle, le pays du Golfe persique a entamé un processus de formation de jeunes joueurs venant notamment du Koweït, de Syrie, de Tunisie ou encore des Balkans. Dragan Zovko les a eus sous sa direction lorsqu'il était à la tête de la sélection junior émiratie, de janvier à octobre 2013.

"Ils (les dirigeants qataris) savent qu'ils n'ont pas l'équipe pour rivaliser avec l'Espagne, le Danemark, la Croatie ou la France. Mais ils peuvent se hisser dans le Top 15. Avec un tirage favorable au premier tour du prochain Mondial, c'est possible", estime l'actuel entraîneur de Tremblay-en-France en Division 1.

Avant de penser à 2015, le Qatar visera un premier titre au Bahreïn en février lors du Championnat d'Asie, deux ans après avoir échoué en finale. En guise de préparation, la sélection émiratie se frottera à quelques-unes des meilleures nations de la planète, à commencer par la France, lors de la 2e étape de la Golden League qui débute samedi à Paris.

ll/ol/pel

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.