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Istanbul: un millier de personnes dans le métro pour dénoncer la corruption du gouvernement

Istanbul: un millier de personnes dans le métro pour dénoncer la corruption du gouvernement

Près d'un millier de personnes se sont réunies mardi dans la station de métro de la place Taksim, à Istanbul, pour réclamer la gratuité des transports en commun et dénoncer la corruption du gouvernement, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Ce rassemblement s'est déroulé en réaction aux blessures infligées la veille par un agent de sécurité du métro stambouliote à un jeune vendeur à la sauvette qui avait franchi les tourniquets d'entrée sans présenter de titre de transport.

A l'appel de collectifs de jeunes et de syndicats, les manifestants sont délibérément entrés dans les couloirs du métro sans payer en criant "si c'est facile, venez nous frapper à notre tour" à l'intention des agents de sécurité.

Leur protestation a rapidement visé le gouvernement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, éclaboussé depuis deux semaines par une enquête anticorruption qui a conduit à l'incarcération d'une vingtaine de personnalités proches du pouvoir, à la démission de trois ministres et à un remaniement ministériel.

"Les voleurs rendront des comptes au peuple", ont scandé les manifestants.

"En achetant un ticket de métro, on remplit de billets leurs cartons à chaussures", pouvait-on lire sur des pancartes, en allusion à fortes sommes d'argent liquides retrouvées dans des cartons à chaussures chez des prévenus dans l'affaire de corruption.

"Bilal (Erdogan, Ndlr) peux-tu payer nos billets de transports ?", proclamaient d'autres affiches.

La presse turque a cité le nom du fils du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan parmi les personnalités visées par les procureurs en charge de l'enquête mais l'intéressé n'a jamais été entendu en lien avec le dossier.

"Leurs enfants ont les poches pleines de billets", ont également hurlé les protestataires.

"Tout le monde doit pouvoir utiliser ces transports", a déclaré à l'AFP Cihan Agak, un étudiant de 26 ans. "Frapper les gens, les pauvres, ce n'est rien de plus que du fascisme !", a-t-il tranché, "nous continuerons à lutter pour nos droits".

Des manifestations équivalentes se sont déroulées dans le métro d'Ankara et d'Izmir (ouest), selon les médias turcs.

Dans la capitale, des échauffourées ont opposé une centaine de manifestants aux agents de sécurité dans la capitale, qui les ont dispersés à coups de matraque. Au moins une personne a été blessée, a rapporté l'agence Dogan.

bat-ba/pa/bir

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