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Michael Schumacher, le "baron rouge" de la Formule 1

Michael Schumacher, le "baron rouge" de la Formule 1

Dans un état critique suite à une chute à skis hors-piste dimanche dans les Alpes, Michael Schumacher, alias "le baron rouge", a longtemps été le maître incontesté des pistes de Formule 1, où il faisait régner son agressivité et son arrogance.

Après avoir définitivement quitté le baquet de sa "Flèche d'Argent", une Mercedes, en novembre 2012, sur une 7e place à Sao Paulo (Brésil), pour son 308e Grand Prix, "Schumi" avait un temps envisagé une nouvelle carrière dans le... rodéo.

"Mon épouse Corinna a déjà choisi le cheval, je suis prêt", déclare alors l'Allemand, écartant l'idée d'un retour à la compétition automobile. "La F1 offre le maximum d'émotion (...). Aucune autre voiture ne pourrait me donner les mêmes sensations", insiste-t-il.

Point de rodéo pourtant, mais un poste de "Monsieur Sécurité" chez Mercedes, la marque de Stuttgart. Un titre étonnant pour un homme qui n'a jamais su faire les choses au ralenti.

Dimanche, le risque était encore présent autour de l'ancien virtuose de l'asphalte quand, hors-pistes, il heurte un rocher, sur les pentes de Méribel, dans les Alpes françaises, alors qu'il skie avec son fils de 14 ans.

Déjà victime d'un accident de moto, en 2009 en Espagne, dont il ressort touché à une vertèbre cervicale et au crâne, Schumacher fait tout vite.

Champion le plus titré de l'histoire de la Formule 1, avec sept couronnes, devant le maestro argentin Juan-Manuel Fangio (5), "Schumi" rafle 91 victoires en F1, 69 pole positions et 77 meilleurs tours en course. Longtemps, il écrase la concurrence de sa classe mais aussi de son arrogance.

Symboliquement, c'est d'ailleurs une collision avec Damon Hill, son rival britannique, lors du dernier GP de la saison, à Adelaïde (Australie), qui lui offre son premier titre mondial, en 1994. Six mois après la mort d'Ayrton Senna, le grand champion brésilien, fauché à Imola (Italie) alors qu'il venait d'en remporter trois.

En 1997, le pilote allemand est même exclu après coup du Championnat pour un nouvel accrochage, là encore lors de la dernière course de la saison, avec un autre pilote Williams, le Canadien Jacques Villeneuve cette fois.

Marié et père de deux enfants (un garçon et une fille), Schumacher a longtemps été un champion froid au pilotage aussi agressif que millimétré. Après deux premiers titres sous le pavillon Benetton (1994, 1995), le maître allemand va tout risquer, puis tout gagner, chez Ferrari: cinq titres d'affilée, de 2000 à 2004, après quatre saisons de rodage. C'est la période triomphale, celle du "Baron rouge" au sein d'une équipe de rêve, avec Ross Brawn comme directeur technique et Jean Todt comme grand patron de la Scuderia.

Un jeune Espagnol, Fernando Alonso, brise alors le monopole. Schumacher finit 3e en 2005, 2e en 2006, et surtout il ne supporte pas l'échec: "Mes batteries sont à plat", explique-t-il fin 2006. C'est sa première retraite, 15 ans après son premier GP, celui de Belgique en 1991.

Les rugissements des moteurs vont vite manquer au "patron" de la F1. Trois ans plus tard, début 2010, il revient, sous les couleurs de Mercedes, à la demande de Ross Brawn. Mais en trois saisons il ne remportera jamais son 92e GP. Et à l'automne 2012, c'est la claque: il est remplacé par le Britannique Lewis Hamilton, champion du monde 2008. Le nouveau maître de la F1 est un autre Allemand, Sebastian Vettel, surnommé "Baby Schumi" à ses débuts sur la piste de karting de la famille Schumacher.

"Perdre est à la fois plus difficile et plus instructif que gagner", avoue-t-il alors, dans un éclair d'humilité assez rare chez lui.

Né à Hürth, dans la banlieue de Cologne, le 3 janvier 1969, ce fils d'un maçon et d'une cantinière est bien discret depuis son second départ à la retraite. Résident suisse, climat fiscal oblige, il ne fait pas dans le bling-bling et n'occupe pas la Une des journaux, à la différence de son compatriote Boris "Boum Boum" Becker par exemple.

Tout juste fait-il parler de lui en juin dernier, quand il promet un demi-million d'euros aux naufragés des inondations historiques en Allemagne. En 2004, il avait déjà donné 7,5 millions d'euros pour les victimes du tsunami dans l'Océan indien.

Amateur de kart à pédales dès sa petite enfance, Michael Schumacher aime la vitesse. Alors qu'il a quatre ans, son père équipe son bolide d'un petit moteur de mobylette. Il le démolit aussitôt en emboutissant un lampadaire. Quarante ans plus tard, à cinq jours de son 45e anniversaire, c'est encore en prenant des risques qu'il a mis sa vie en danger.

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