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Libération de détenus palestiniens: des familles de victimes israélienne crient leur douleur

Libération de détenus palestiniens: des familles de victimes israélienne crient leur douleur

Installée depuis quelques jours dans une tente rudimentaire devant la résidence du Premier ministre israélien à Jérusalem, Ortal Tamam, dont l'oncle a été kidnappé et assassiné par des Palestiniens, s'insurge contre la libération imminente des meurtriers.

"J'ai le sentiment que mon oncle est tué une seconde fois et cette fois par mon gouvernement", explique la jeune femme de 25ans, venue pour "protester contre la libération de terroristes palestiniens".

Son oncle, Moshé Tamam, un soldat de 19 ans qu'elle n'a pas connu, a été enlevé, torturé puis tué par des Palestiniens en 1984, alors qu'il rentrait chez lui pendant une permission.

"Ma famille est brisée depuis la mort de Moshé mais son assassin va sortir de prison, toucher de l'argent de l'Autorité palestinienne et va être fêté comme un héros", s'indigne Ortal.

Juste avant la reprise des pourparlers de paix israélo-palestiniens le 30 juillet sous l'égide des Etats-Unis, M. Netanyahu a accepté la libération de 104 prisonniers palestiniens de longue durée, en plusieurs fois, en fonction des progrès des négociations.

Les deux premières phases de libérations ont eu lieu les 13 août et 30 octobre. La troisième, et avant-dernière, est prévue lundi soir.

La grande majorité des Palestiniens, et des futurs libérables, ont participé avant les accords d'Oslo en 1993 à des attaques meurtrières contre des civils israéliens et ont été condamnés à une, ou plusieurs, peines de prison à vie.

Exposant des photos des victimes d'attentats commis par des Palestiniens qui seront élargis lundi, Ortal Tamam se veut la porte-parole de "nombreux Israéliens qui rejettent ces libérations immorales".

"Même si cette fois nous n'arriverons pas à empêcher ces libérations, nous voulons pousser un cri pour éviter que ça se reproduise", plaide-t-elle.

Elle n'est pas la seule à s'être déplacée en cette froide journée d'hiver pour manifester.

Pour Yitzhak Maoz, un retraité de 66 ans, c'est "comme si on remuait une fois encore le couteau dans la plaie".

Sa fille Tehila, 18 ans, a été tuée en août 2001 dans un attentat suicide contre une pizzeria de Jérusalem qui a fait 15 morts.

"Je suis venu exprimer ma douleur qui se renforce quand j'entends que des terroristes sont libérés", témoigne-t-il.

M. Maoz confie ne s'être "jamais remis" de la mort de sa fille.

Les responsables de l'attentat contre la pizzeria Sbarro ont été libérés en 2011 dans le cadre de l'échange d'un millier de prisonniers palestiniens contre le soldat israélien Gilad Shalit, détenu plus de cinq ans par le mouvement islamiste Hamas à Gaza.

"Quand on a libéré les assassins de ma fille, il y avait une raison: sauver Gilad Shalit. Mais ces nouvelles libérations nous apportent quoi? Tant que l'incitation à la haine et à la violence (des Palestiniens) se poursuit, je ne comprends pas la raison de libérer des terroristes", s'emporte-t-il.

Plusieurs voix se sont élevées au sein du gouvernement Netanyahu pour réclamer l'annulation du processus de libération de prisonniers palestiniens.

Le vice-ministre de la Défense Danny Danon, un faucon, a affirmé qu'il allait demander au Premier ministre d'examiner "la possibilité d'instituer la peine de mort pour les terroristes au lieu de faire des listes de ceux qui peuvent être libérés".

Affichant des panneaux sur lesquels on peut lire "Non à la libération de terroristes", des dizaines de manifestants se retrouvent depuis mercredi devant la résidence officielle de M. Netanyahu.

"Nous avons demandé à rencontrer M. Netanyahu mais nous n'avons même pas obtenu de réponse", déplore Ortal Tamam.

Elle rappelle que ce dernier avait déclaré à la Knesset (Parlement) en 2008, alors qu'il était leader de l'opposition, que "libérer des assassins sans rien obtenir en échange est une ligne rouge qu'il nous est interdit de franchir".

"Qu'est ce qui a changé depuis?" s'interroge-t-elle.

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