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Le ministre français de la Défense au Sahel pour discuter Centrafrique et redéploiement

Le ministre français de la Défense au Sahel pour discuter Centrafrique et redéploiement

Le redéploiement du dispositif militaire français au Sahel et la situation en Centrafrique seront au coeur d'une visite de trois jours au Mali, au Niger et au Tchad, que débutera lundi le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian.

La fin de l'année 2013 marque un changement d'époque pour les armées françaises: pour la première fois depuis des années, le ministre ne réveillonnera pas avec les militaires français déployés en Afghanistan, mais avec les troupes en Afrique. L'Afrique est redevenue une priorité stratégique de la France, qui a conduit au cours de l'année deux opérations militaires majeures sur ce continent.

Lors de sa première étape au Mali, le ministre s'entretiendra mardi avec le président Ibrahim Boubakar Keita, à quelques jours du premier anniversaire de l'opération Serval, lancée le 11 janvier 2013 pour chasser les islamistes armés qui contrôlaient le nord du pays.

Fin décembre, 2.500 soldats français seront encore présents dans le pays, soit deux fois moins qu'au plus fort de la crise. Au printemps 2014, le contingent français ne devrait plus compter qu'un millier d'hommes.

Une nouvelle donne qui conduit Paris à "réarticuler" de façon "très progressive" son dispositif dans la région, souligne-t-on au ministère de la Défense. 650 soldats français poursuivront à terme leurs opérations contre le "terrorisme" au Mali, où les groupes islamistes conservent une forte capacité de nuisance. Les 350 autres se répartiront entre la mission européenne de formation de l'armée malienne (EUTM Mali) et la participation française à l'état-major de la Minusma, la force des Nations-Unies au Mali.

La France dispose d'environ 5.000 hommes stationnés en permanence en Afrique, de Dakar (350) à Djibouti (2.000), Libreville (950), N'Djamena (950) ou Abidjan (450). Engagée "pour plusieurs années" dans la zone sahélienne, selon un proche du ministre, elle n'entend pas bouleverser son dispositif militaire dans la région, mais l'adapter aux nouvelles menaces: de la poussée jihadiste aux trafics en tous genres aux frontières du Sahel.

Ces sujets seront évoqués mercredi à Niamey entre M. Le Drian et le président nigérien, Mahamadou Issoufou.

La visite au Niger du ministre français de la Défense survient alors que les deux premiers drones de surveillance Reaper achetés par la France aux Etats-Unis doivent être installés de façon imminente sur la base française de Niamey. Il s'agit d'une avancée dans un domaine, le renseignement, où les forces françaises ont montré de graves lacunes depuis le début de l'opération au Mali.

Sa dernière étape se fera à N'Djamena. La crise en Centrafrique, où les affrontements inter-communautaires ont encore fait plusieurs dizaines de morts ces derniers jours, malgré la présence de 1.600 militaires français, sera au centre des entretiens de M. Le Drian et du président tchadien, Idriss Deby.

Ce dernier "joue un rôle moteur auprès de ses pairs d'Afrique centrale", souligne-t-on dans l'entourage du ministre de la Défense. MM. Déby et Le Drian s'entretiennent d'ailleurs régulièrement "à la fois de l'action du contingent tchadien de la Misca", la force africaine en Centrafrique, et de "l'articulation politique d'ensemble".

Principal allié africain de la France au début de l'opération militaire au Mali, le président Deby est également l'un des hommes clés d'une solution politique en Centrafrique.

Omniprésents dans Bangui, les 850 soldats tchadiens de la Misca jouent le rôle de protecteur de la minorité musulmane. Mais les Tchadiens sont accusés par une majorité de la population de soutenir les ex-rebelles Séléka et ont été impliqués dans plusieurs incidents. Censée assurer à terme la stabilité de la Centrafrique, la Misca compte environ 4.000 soldats et ses effectifs doivent être portés prochainement à 6.000 hommes.

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