Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Thaïlande: l'armée vue comme la garante de la tenue des élections

Thaïlande: l'armée vue comme la garante de la tenue des élections

Le gouvernement thaïlandais a demandé vendredi à l'armée d'assurer la sécurité pour les législatives de février, au lendemain d' affrontements entre manifestants et policiers qui ont fait deux morts et plus de 150 blessés.

"Je vais demander aux militaires d'assurer la sécurité au cours des élections du 2 février", a déclaré lors d'une adresse télévisée le vice-Premier ministre Surapong Tovichakchaikul.

Cette appel intervient au lendemain de violents heurts entre la police et des manifestants décidés à empêcher le dépôt des candidatures aux législatives. Un manifestant est décédé de ses blessures, portant le bilan à deux morts, dont un policier, tué par balles.

La Première ministre Yingluck Shinawatra est dans une impasse, face à une mobilisation qui ne faiblit pas et a mobilisé récemment jusqu'à plus de 150.000 manifestants par jour.

Depuis des semaines, les manifestants réclament son départ, l'accusant d'être la marionnette de son frère, Thaksin Shinawatra, lui-même ex-Premier ministre, en exil après un coup d'Etat contre lui en 2006.

L'opposition est accusée de vouloir recréer une situation similaire à celle de 2006, quand l'armée était intervenue après des mois de chaos politique.

"Ne nous mettez pas au milieu du conflit", a déclaré vendredi le puissant chef de l'armée de terre, le général Prayut Chan-O-Cha, lors d'une conférence de presse, interrogé sur la présence de militaires pour surveiller les bureaux de vote.

Il n'a pas non plus exclu la possibilité d'un coup d'Etat. "La porte n'est ni ouverte ni fermée. Tout peut arriver", a-t-il dit.

Le 14 décembre, l'armée thaïlandaise avait rejeté un appel des opposants à rejoindre leurs rangs pour la renverser, prônant la "négociation" et la participation aux élections anticipées de février.

La crise actuelle, qui a fait plusieurs morts, est la pire depuis 2010, lorsque quelque 100.000 "chemises rouges" fidèles à Thaksin avaient occupé le centre de Bangkok pendant deux mois, avant un assaut de l'armée (90 morts, 1.900 blessés).

Une intervention militaire ne serait pas une hypothèse absurde dans un pays qui a connu 18 coups d'Etat ou tentatives depuis l'établissement de la monarchie constitutionnelle en 1932.

Mais les généraux semblent jusqu'ici réticents à réellement intervenir dans cette crise.

Après le "coup" de 2006, les généraux étaient restés au pouvoir plus d'un an, mais le parti pro-Thaksin avait gagné les premières élections post-coup en décembre 2007, et toutes les élections depuis plus de dix ans.

ask-dr-dth/ia

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.