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Faiza Oulahsen, militante de Greenpeace "plus engagée" après son épreuve en Russie

Faiza Oulahsen, militante de Greenpeace "plus engagée" après son épreuve en Russie

Faiza Oulahsen a passé plus de deux mois en prison à la suite de l'action de Greenpeace dans les eaux du Grand Nord russe mais la militante se dit "encore plus engagée" pour la protection de l'Arctique après cette épreuve.

"Je n'ai aucun regret, je n'en avais pas quand le navire a été arraisonné ou pendant les deux mois de détention", assure à l'AFP la militante néerlandaise de 26 ans.

"Nous n'avons rien fait de mal et je reste fermement engagée pour sauver l'Arctique et mettre fin aux forages pétroliers dans l'Arctique", affirme la militante aux cheveux noirs bouclés. "On peut dire que je suis devenue encore plus engagée en prison".

Amnistiée et désormais libre de rentrer dans son pays, la jeune femme a accordé un entretien par téléphone à l'AFP avant de quitter Saint-Pétersbourg après 100 jours en Russie, toujours sous le choc de pouvoir "être dans la rue sans gardien ni personne à côté".

Présentée par Greenpeace comme l'une de ses plus jeunes militantes, Faiza Oulahsen travaille pour l'organisation depuis 2011 après des études de sciences politiques à Amsterdam.

Avec les 29 autres membres de l'équipage de l'Arctic Sunrise, elle a été arrêtée fin septembre lors d'une action contre une plateforme pétrolière du géant public russe des hydrocarbures Gazprom dans la mer de Barents.

"Est-ce que je dois m'excuser pour un crime que je n'ai pas commis? Est-ce que je dois m'excuser pour essayer de protéger l'Arctique pour les générations futures? Non. J'ai agi pour quelque chose auquel je crois, d'une manière pacifique et non violente", souligne la jeune femme.

Interpellés lors d'une action commando lancée par les forces de l'ordre à bord d'un hélicoptère, les militants de Greenpeace ont été placés en détention à Mourmansk, au-delà du cercle polaire, puis à Saint-Pétersbourg, avant d'être libérées sous caution.

La saga s'est terminée avec l'adoption la semaine dernière d'une loi d'amnistie par le Parlement russe à occasion des 20 ans de la Constitution. Cela a permis l'abandon des charges et la délivrance de visas de sortie du territoire pour les 26 militants non Russes.

"On nous a écartés pendant deux mois pour des accusations absurdes. Je n'ai jamais cessé de dire que je continuerais de travailler dans le militantisme, quoi qu'ils fassent", assure Faiza Oulahsen.

Inculpés dans un premier temps de "piraterie", les 30 membres de l'équipage de l'Arctic Sunrise ont vu les poursuites requalifiées en "hooliganisme", un délit puni de sept ans de prison.

La militante reconnaît avoir vécu douloureusement son placement en détention provisoire après son arrestation.

"J'ai à peine dormi ou mangé pendant une semaine, j'ai perdu beaucoup de poids. J'étais d'abord inquiète pour ma mère", raconte-t-elle. "J'étais inquiète de finir derrière les barreaux dans un pays où tout peut arriver".

Dans sa cellule de la prison de Mourmansk, dont une fenêtre était cassée, elle se souvient avoir vu des rats rentrer. Les rares moments de consolation venaient pendant les promenades, quand elle pouvait échanger quelques mots avec les autres militants en criant à travers les murs.

"C'est un processus politique, ils veulent nous effrayer, ils veulent nous voir souffrir", juge l'adhérente de Greenpeace.

Elle raconte avoir vécu "comme une claque" l'annonce le 20 décembre du lancement de la production de la plateforme de Gazprom visée par Greenpeace, sur le gisement de Prirazlomnoïé, aux réserves d'or noir estimées à 71,96 millions de tonnes.

"Mais on ne va pas gagner le combat pour l'Arctique en quelques semaines ou avec une seule action. Des batailles pour l'environnement comme celle-là prennent des années et ce n'est que le début", promet Faiza Oulahsen.

sjw/gmo/edy/via

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