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Pakistan : l'audience pour trahison de Musharraf reportée après la découverte d'explosifs (avocats)

Pakistan : l'audience pour trahison de Musharraf reportée après la découverte d'explosifs (avocats)

L'ancien président pakistanais Pervez Musharraf n'a pas comparu mardi devant un tribunal spécial devant le juger pour "haute trahison" en raison de menaces à sa sécurité après la découverte d'explosifs en bordure de la route que son convoi devait emprunter.

L'ex-général, au pouvoir de son coup d'Etat en 1999 à sa destitution à l'été 2008, devait comparaître pour la première fois devant ce tribunal mis sur pied le mois dernier par le gouvernement du Premier ministre Nawaz Sharif afin de le juger pour l'imposition de l'état d'urgence en 2007.

Les avocats de l'ex-président avaient tenté en vain d'invalider ce tribunal qu'ils considèrent "contraire à la Constitution" et l'expression d'une "vendetta personnelle" du Premier ministre Sharif, renversé en 1999 par M. Musharraf et de retour aux affaires après sa victoire aux élections de mai.

Dans un coup de théâtre comme le Pakistan en a parfois le secret, les forces de sécurité pakistanaises ont annoncé mardi matin avoir retrouvé cinq kilos d'explosifs, deux pistolets, un détonateur et un fil en bordure de la route que le convoi de M. Musharraf devait emprunter pour se rendre au tribunal.

Mais ces pièces n'étaient pas assemblées pour former une bombe, a précisé un haut responsable de la police locale, ajoutant qu'une enquête avait été initiée sur cette affaire.

Un des avocats de M. Musharraf, Anwar Mansoor Khan, a néanmoins informé la cour que son client ne pouvait se présenter à l'audience en raison de ces nouvelles menaces. L'ancien président, allié des Etats-Unis dans leur "guerre contre le terrorisme", est notamment dans la mire des talibans.

"Nous pouvons comprendre qu'il (Pervez Musharraf) a besoin de garanties quant à sa sécurité pour se rendre jusqu'ici, nous connaissons la gravité de la situation, des menaces qui pèsent sur sa vie... Nous l'avons donc exempté pour aujourd'hui", a déclaré Faisal Arab, le juge en chef de ce tribunal spécial, qui a reporté l'audience au premier janvier.

Les juges devaient en théorie présenter mardi à M. Musharraf les charges qui pèsent contre lui dans cette affaire. L'ex-président devra ensuite donner sa version des faits, après quoi le tribunal décidera de l'inculper ou non pour "haute trahison", un crime passible de la peine de mort au Pakistan.

Or les charges contre M. Musharraf devraient être lues lors de la prochaine audience au cours de laquelle les juges étudieront aussi la requête des avocats de M. Musharraf pour invalider ce tribunal spécial, ont indiqué les autorités.

L'ancien président, rentré au Pakistan en mars après quatre années d'exil dans l'espoir de participer aux législatives, a été assigné rapidement à résidence pour son rôle présumé dans les meurtres de sa rivale Benazir Bhutto, du chef rebelle Akbar Bugti et le renvoi unilatéral de juges alors qu'il était au pouvoir.

La justice a ordonné cet automne sa libération sous caution dans ces affaires, mais refuse de retirer son nom de la liste noire des personnalités interdites de séjour à l'étranger.

Le gouvernement de M. Sharif a annoncé la création d'un tribunal spécial afin de juger M. Musharraf pour haute trahison peu après sa libération sous caution.

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