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L'illustrateur et cinéaste Frédéric Back s'est éteint

L'illustrateur et cinéaste Frédéric Back s'est éteint

Le maître du film d'animation Frédéric Back est mort au matin du 24 décembre, entouré de sa famille. Il était âgé de 89 ans.

L'artiste aux nombreux talents (peintre, illustrateur, muraliste) a été un des plus grands cinéastes d'animation de l'histoire, gagnant de deux Oscars. Amoureux de la nature, il militait depuis de nombreuses années pour sa protection.

L'annonce du décès de cet artiste renommé a suscité de nombreuses réactions.

Frédéric Back a vu le jour en Allemagne en 1924, de parents alsaciens, et a grandi en France. Celui qui sera rendu célèbre par ses dessins magiques avait d'abord entrepris des études musicales au Conservatoire de Strasbourg. C'est plus tard, à Paris, puis à l'École des beaux-arts de Rennes, durant la guerre, qu'il prendra un premier contact avec l'art visuel.

En 1948, à 24 ans, Frédéric Back décide de s'établir au Canada et deviendra professeur à l'École du meuble puis à l'École des beaux-arts de Montréal. Il y épouse Ghylaine Paquin, une institutrice québécoise avec qui il correspondait depuis l'Europe.

Les années radio-canadiennes

L'année 1952, qui marque l'avènement de la télévision de Radio-Canada, voit aussi l'arrivée de Back au service des arts graphiques de la société d'État.

D'abord caricaturiste, il exécute ensuite des illustrations et des dessins en direct pour des émissions de télévision éducatives, musicales et scientifiques. Il créera aussi des décors, notamment pour la série culte Le Roman de la science, animée par le célèbre journaliste et vulgarisateur scientifique Fernand Seguin.

Curieux en tout, Back fait une incursion dans le dessin sur verre et signera des verrières à l'église de Mattawa, en Ontario, et celle de la station de métro montréalaise de la Place-des-Arts.

Les années 70 marqueront un grand tournant dans la vie de l'illustrateur. Ses premiers films d'animation récolteront prix par-dessus prix.

1982 sera l'année de la consécration, alors qu'Hollywood lui décerne un premier Oscar pour son court-métrage Crac!. À travers l'histoire d'une chaise berçante, Back résume toute l'histoire du Québec.

« L'homme qui plantait des arbres »

Il gagnera un second Oscar en 1988 avec L'homme qui plantait des arbres, d'après l'oeuvre de Jean Giono. La nature, sa beauté, sa défense aussi, sont les fondements de ce film d'animation narré par Philippe Noiret. L'uvre colossale a nécessité 20 000 dessins et cinq ans de travail. Le film a été acclamé partout dans le monde.

Près d'une cinquantaine de prix internationaux souligneront les mérites exceptionnels de l'artiste qui demeurera jusqu'à la fin d'une étonnante humilité.

Frédéric Back se dévouera sans relâche dans les dernières années de sa vie pour la préservation de l'environnement.

Le fleuve aux grandes eaux (1993) est non seulement un hymne au fleuve Saint-Laurent et ses riverains, c'est aussi un combat pour le protéger.

Toute sa vie, aussi, il a su montrer, enseigner, partager son amour de l'art et de la nature, tout particulièrement auprès des enfants.

En 2011, le prestigieux Musée d'art contemporain de Tokyo a présenté la plus grande rétrospective de son uvre au monde. Un seul autre cinéaste d'animation a eu droit au même honneur Walt Disney.

Outre son épouse, Ghylaine, Frédéric Back laisse dans le deuil ses trois enfants, Christian, Süzel et Francis.

Avec les textes de Daniel Rolland, Colette Mersy et Bertrand Hall

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