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France : trois "papas en souffrance" passent Noël dans un clocher

France : trois "papas en souffrance" passent Noël dans un clocher

Trois pères de famille français, poursuivant leur mouvement de protestation contre le sort réservé aux pères divorcés, s'apprêtaient mardi à passer la nuit de Noël dans le clocher d'une église de Bastia, en Corse, a-t-on appris auprès de l'un d'eux.

Un quatrième père, Antoine Allegrini, pris d'un malaise dans la matinée, a été évacué à l'hôpital, a précisé Sébastien Medori, présent depuis samedi dans le clocher de l'église Notre-Dame de Lourdes à Bastia.

Comme avant eux d'autres pères divorcés ou séparés, ces pères souhaitent alerter l'opinion publique sur la situation des "papas en souffrance", s'estimant injustement traités par la justice qui favorise selon eux les femmes en se prononçant sur la garde des enfants au cours des divorces.

Lundi, les pères ont reçu la visite de Monseigneur Olivier de Germay, évêque de Corse, qui s'est entretenu une heure avec eux, ainsi que du directeur de cabinet de la mairie de Bastia.

Les pères présents dans l'église se disent déterminés à poursuivre leur mouvement. Ils dénoncent "une justice défaillante" et entendent "soulever un débat à l'échelle nationale".

"Il y a des milliers de pères en souffrance qui ne voient pas ou peu leurs enfants", a expliqué l'un des protestataires, Christophe Cluze.

"La société a évolué. Les hommes sont capables de s'occuper de leurs enfants. Il est anormal que la justice continue à affirmer systématiquement que la mère est bien, et l'homme mauvais et irresponsable", a dénoncé M. Cluze.

Mardi soir, les pères iront à la messe, a précisé M. Medori. Et pour le repas de Noël, "toutes les bonnes intentions sont les bienvenues", a-t-il dit.

De nombreux "pères perchés" avaient déjà grimpé ces derniers mois sur des grues ou des édifices publics pour protester contre des décisions de justice les privant de leurs enfants. Ils sont soutenus par des associations telles que le Collectif de la grue jaune et SOS Papa, qui demandent la résidence alternée par défaut en cas de séparation.

Le gouvernement, au nom de "l'intérêt supérieur de l'enfant", est opposé à ce que la résidence alternée devienne la règle pour les enfants de couples séparés, alors qu'un texte en ce sens a été voté au Sénat.

Selon une récente étude du ministère français de la Justice, en cas de séparation, le lieu de résidence des enfants est décidé dans 80% des cas avec l'accord des deux parents. Il est alors fixé à 71% chez la mère, 10% chez le père et à 19% en résidence alternée. Dans les cas de conflit, les juges fixent à 63% leur lieu de résidence chez la mère et à 24,4% chez le père, tandis que la résidence alternée représente 12,3% et la résidence chez un tiers 0,2%.

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