Six députés pro-kurdes ont mis un terme vendredi à une grève de la faim qu'ils avaient entamée mardi pour dénoncer le rejet par la justice d'une demande de remise en liberté de cinq députés kurdes, actuellement en détention provisoire.
"Nous avons cessé notre action. Nous espérons que nos amis députés retrouveront la liberté", a déclaré à la presse l'une des grévistes, Sebahat Tuncel.
Dans un premier temps, quatre députés avaient entamé le mouvement dans l'enceinte de l'Assemblée nationale. Deux autres les ont rejoint par la suite.
Les grévistes n'ont pas quitté le Parlement pendant leur action.
Les députés grévistes de la faim entendaient dénoncer une décision d'un tribunal de Diyarbakir, chef-lieu du Sud-Est en majorité kurde de Turquie, qui n'a pas suivi un arrêt récent de la Cour constitutionnelle ordonnant la remise en liberté d'un autre député incarcéré au motif que sa détention provisoire avait trop duré.
Le tribunal de Diyarbakir a ainsi maintenu en détention cinq députés du Parti de la paix et de la démocratie (BDP, pro-kurde) incarcérés en 2010, accusés de liens avec la rébellion du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit).
Vendredi, un autre tribunal a de nouveau rejeté une demande de libération de ces députés.
Les parlementaires pro-kurdes estiment que leur maintien en détention nuit au processus de paix engagé en 2012 entre Ankara et le PKK pour mettre fin à l'insurrection du mouvement armé kurde, qui a coûté la vie à 45.000 personnes depuis 1984.
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