Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

La déroute de BlackBerry se confirme

La déroute de BlackBerry se confirme

Avec des pertes de 4,4 milliards de dollars, BlackBerry affiche au troisième trimestre ses pires résultats financiers. Un an plus tôt, le fabricant ontarien rapportait des profits de 9 millions de dollars.

Les ventes de BlackBerry continuent à reculer, en baisse de 56 % sur un an, à 1,2 milliard de dollars. De plus, de tous les 4,3 millions de téléphones vendus au cours de l'année, à peine le quart sont de nouveaux modèles.

La restructuration de BlackBerry pèse sur ses résultats financiers. Ses pertes au troisième trimestre s'expliquent surtout par des dépréciations à long terme, notamment d'actifs et d'inventaires.

En septembre, l'entreprise annonçait la mise à pied de 4500 employés et le mois suivant sa décision de fermer ses installations de Bedford, en banlieue d'Halifax, dans l'objectif de réduire ses dépenses et de réorienter ses produits vers le secteur des affaires.

BlackBerry s'est par ailleurs déjà départie d'édifices et de terrains pour une somme de 41 millions de dollars, au profit de l'Université de Waterloo, en Ontario, apprenait-on vendredi.

Repenser l'entreprise : un nouveau partenaire

L'entreprise de Waterloo, en Ontario, a aussi annoncé vendredi un partenariat de cinq ans avec l'entreprise Foxconn pour développer un téléphone pour les marchés en développement, dont l'Indonésie. Foxconn est une entreprise dont le siège social est à Taiwan, surtout connue pour être un sous-traitant d'Apple. L'association devrait réduire les coûts de production pour BlackBerry.

BlackBerry veut par ailleurs miser sur la popularité de son service de messagerie, BlackBerry Messenger, qui compte 40 millions de nouveaux utilisateurs depuis les 60 derniers jours. Le service est maintenant disponible avec les appareils qui fonctionnent sous Android, comme ceux de Samsung, et les iPhones d'Apple. Mais les experts ne pensent pas tous qu'il s'agit d'une bonne idée. « Quand on regarde BlackBerry, on ne peut pas comprendre comment un modèle d'affaires basé sur une messagerie instantanée pourrait être rentable à court, et même à long terme », dit François Morin, président de M2M Digital.

L'accord a néanmoins été salué sur les marchés : l'action de BlackBerry a bondi de 16 % à Toronto.

Sur une note plus positive, BlackBerry disposait à la fin du troisième trimestre, au 30 novembre, de 3,2 milliards de dollars en liquidités, notamment avec l'injection de nouveaux capitaux le mois dernier.

« Avec les changements que nous avons annoncés dans notre organisation et dans nos activités, BlackBerry s'est dotée d'un plan solide et cela devrait lui permettre de viser de meilleurs résultats financiers au cours de l'année à venir », a déclaré le président et chef de la direction par intérim, John Chen, dans un communiqué. « Nous avons réalisé beaucoup de choses au cours des 45 derniers jours, mais nous avons encore beaucoup de travail devant nous, puisque nous voulons améliorer nos résultats financiers au cours de l'année à venir », a-t-il ajouté.

Cette semaine, deux autres départs ont été annoncés chez BlackBerry. Le vice-président principal des ventes mondiales, Rick Costanzo, et le vice-président des alliances stratégiques, Chris Wormald, ont quitté leurs fonctions, a confirmé lundi une porte-parole de l'entreprise.

Au deuxième trimestre, l'entreprise avait rapporté des pertes de 965 millions de dollars américains, en hausse par rapport à sa perte de 235 millions de dollars pour la même période un an auparavant. Ses revenus avaient presque diminué de moitié, à 1,6 milliard de dollars, surtout en raison de la perte de popularité de ses téléphones, et ce, malgré le lancement de nouveaux modèles.