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2013, une année à oublier pour Obama

2013, une année à oublier pour Obama

Revers en politique étrangère, résultats parlementaires squelettiques et humiliation sur la réforme santé: Barack Obama boucle vendredi une année politique 2013 qui risque de lui laisser un souvenir très amer, malgré quelques lueurs d'espoir.

Nettement réélu fin 2012 à la présidence des Etats-Unis, M. Obama se retrouve un an plus tard avec une cote de confiance au plus bas, évoluant juste au dessus de 40%. Principale raison, les débuts chaotiques du volet central de sa réforme de l'assurance-maladie, "Obamacare".

Le site "healthcare.gov", portail censé donner accès à une couverture santé aux plus de 30 millions d'Américains en étant jusqu'alors dépourvus, s'est avéré déficient à son lancement le 1er octobre, contraignant l'administration à lancer une remise à jour en catastrophe.

En outre, des milliers d'Américains se sont rendus compte que le nouveau système les contraindrait à abandonner leur couverture actuelle, augmentations de cotisations à la clé. Or, M. Obama promettait depuis 2009 que ce ne serait pas le cas.

Tentant d'endiguer les effets de ces "ratages" à répétition, M. Obama a offert concession sur concession dans l'application de cette réforme, pour le plus grand bonheur de ses adversaires républicains déjà enhardis au printemps par un scandale de profilage politique présumé par le fisc.

Maîtres de la Chambre des représentants et donc des cordons de la bourse, les conservateurs ont ainsi reçu une bouffée d'oxygène après un automne qui avait très mal commencé pour eux: ils avaient dû renoncer à leurs prétentions d'abroger "Obamacare" à l'issue de 18 jours de paralysie gouvernementale.

En 2013, le Congrès a fait subir d'autres revers à M. Obama, en particulier sur un encadrement plus strict de la circulation des armes à feu, malgré l'activisme de l'administration après le massacre d'écoliers à Newtown. La réforme de l'immigration, grande promesse de campagne, a été adoptée au Sénat à majorité démocrate, mais reste dans les limbes à la Chambre.

Et comble de l'humiliation, M. Obama n'a pas réussi à convaincre le Congrès du bien-fondé de frappes contre la Syrie pour punir le régime de Bachar al-Assad d'avoir eu recours à son stock d'armes chimiques.

Le salut est venu paradoxalement de la Russie de Vladimir Poutine, qui a saisi au vol une proposition américaine pour lancer le désarmement de son allié de Damas. Mais Moscou a aussi adressé un pied de nez à Washington en accueillant le fugitif Edward Snowden, dont les révélations sur les opérations d'espionnage américaines ont singulièrement terni le blason de M. Obama à l'étranger.

Allemagne, France, Espagne, Mexique, Brésil: la colère contre les pratiques de la tentaculaire NSA s'est propagée au sein des alliés et partenaires de Washington, la présidente brésilienne Dilma Rousseff allant jusqu'à annuler une visite d'Etat.

M. Obama, embarrassé, a dû s'engager à plus de "transparence" et devrait annoncer en janvier quelles mesures il retient parmi les propositions d'un groupe de réflexion qui a estimé que l'appareil sécuritaire mis en place après le 11-Septembre était allé trop loin.

Le président, qui devait participer à une conférence de presse vendredi après-midi à la Maison Blanche, quelques heures avant de s'envoler pour ses rituelles vacances à Hawaii (Pacifique), a tout de même enregistré quelques modestes succès en 2013, qui pourraient en annoncer de plus grands en 2014.

Pour la première fois depuis 2009, il aborde les fêtes de fin d'année sans crise budgétaire ou fiscale à gérer: républicains et démocrates du Congrès, après une énième année à couteaux tirés, sont parvenus à un compromis sur les dépenses et les recettes pour deux ans, sur fond de baisse graduelle du chômage et de reprise économique.

Les élus, dont un grand nombre ont les yeux rivés sur les législatives de novembre 2014, viennent en outre d'adopter un budget militaire donnant davantage de latitude à M. Obama pour transférer des détenus de Guantanamo, ce qui pourrait l'aider à concrétiser une autre promesse de longue date, fermer la prison militaire sur l'île de Cuba.

Et dans une année marquée par des relations toujours rugueuses avec la Russie, la Chine et l'Afghanistan où le principe d'une présence américaine après 2014 n'est pas acquis, M. Obama peut se targuer d'un spectaculaire réchauffement avec l'Iran.

Dans la foulée de l'arrivée au pouvoir du modéré Hassan Rohani, avec qui M. Obama a participé à une conversation téléphonique historique fin septembre, la république islamique a scellé un accord intérimaire pour tenter de trouver une solution durable au dossier de son programme nucléaire controversé. Mais M. Obama a prévenu que d'"énormes difficultés" devraient encore être surmontées.

tq/jca

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