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Les Émirats éliminent l'avion de combat Eurofighter, un concurrent du Rafale

Les Émirats éliminent l'avion de combat Eurofighter, un concurrent du Rafale

Les Émirats Arabes Unis ont choisi de mettre fin aux discussions avec le Royaume-Uni pour l'achat d'avions de combat européens Eurofighter, concurrents du Rafale du français Dassault Aviation, pour leur armée de l'air, a annoncé jeudi le groupe de défense britannique BAE Systems.

Les Émirats envisageaient l'achat de l'appareil mais "ont indiqué qu'ils avaient choisi de ne pas donner suite à cette offre à ce stade", indique dans un communiqué BAE, l'un des fabricants de l'Eurofighter Typhoon aux côtés de l'italien Finmeccanica et de l'européen EADS.

Les Émirats Arabes Unis ont longtemps discuté exclusivement avec Dassault Aviation de l'achat d'avions de combat Rafale pour remplacer leurs 60 Mirage 2000-9. Mais ils avaient ensuite ouvert des discussions avec le gouvernement britannique et BAE Systems pour l'achat d'une flotte d'Eurofighter.

Cette annonce surprise intervient alors que le géant britannique de la défense s'était jusqu'à présent montré optimiste sur ses chances de l'emporter.

Ian King, le directeur général de BAE Systems, s'était félicité cette année des "bons progrès" dans ce dossier et du "plein soutien du gouvernement britannique". Le Premier ministre David Cameron avait personnellement soutenu l'Eurofighter lors d'une récente visite au Moyen-Orient.

Cette apparente bonne nouvelle pour le Rafale arrive également au moment où l'avion français vient en revanche de perdre au Brésil face à un autre concurrent, le Gripen du suédois Saab.

Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a affirmé jeudi qu'il y aurait "bientôt des résultats" pour la vente de Rafale en Inde et "dans le Golfe".

Il s'est rendu plusieurs fois aux Émirats afin de réchauffer des relations qui s'étaient un temps refroidies entre les deux pays. Il avait ainsi rencontré en février le prince héritier cheikh Mohamed bin Zayed et s'était rendu au salon de l'armement Idex à Abu Dhabi.

Eric Trappier, le nouveau PDG de Dassault, avait alors indiqué au journal Les Echos avoir désormais "une feuille de route", confirmant implicitement le retour en lice du Rafale après une période de disgrâce.

Mais l'échec de l'Eurofighter ne signifie pas pour autant une victoire de son concurrent français à ce stade.

Les Etats-Unis sont également très actifs aux Emirats, un pays qui aime se fournir auprès de plusieurs pays: le Pentagone avait annoncé en avril qu'il allait vendre 26 appareils supplémentaires F-16 de Lockheed Martin à l'armée de l'air émiratie, qui en possède déjà 80.

L'appareil américain de nouvelle génération F-35 pourrait ainsi intéresser les Emirats, traditionnellement intéressés par des armements dernier cri.

"Aucun avion ne se retrouve soudainement en pôle position" après l'échec Britannique, a commenté auprès de l'AFP Sandy Morris, analyste de la banque américaine Jefferies.

"L'avion n'était qu'une composante" d'un accord "vaste et complexe", souligne-t-il, alors que les contrats de défense ont souvent une dimension politique prépondérante.

C'est en tout cas une mauvaise nouvelle pour BAE Systems, qui mise sur l'exportation pour compenser la baisse des budgets de défense au Royaume-Uni. Le groupe a également été fragilisé par l'échec il y a un an de sa fusion avec EADS, la maison mère de l'avionneur civil Airbus.

jmi/mc/via

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