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La procureure de la CPI demande le report du procès de Kenyatta pour insuffisance de preuves

La procureure de la CPI demande le report du procès de Kenyatta pour insuffisance de preuves

La procureure de la Cour pénale internationale (CPI) Fatou Bensouda a demandé jeudi le report du procès du président kényan Uhuru Kenyatta pour crimes contre l'humanité, affirmant ne plus avoir suffisamment de preuves après le retrait de deux témoins.

"Après avoir soigneusement examiné les preuves dont je dispose et l'impact des deux retraits, je suis arrivée à la conclusion qu'actuellement le dossier de M. Kenyatta ne répond pas aux critères élevés en matière de preuves exigés à un procès", écrit Mme Bensouda dans un communiqué.

Le président Kenyatta est poursuivi pour son rôle présumé lors des violences post-électorales en 2007-2008 qui avaient fait plus de 1.000 morts et plus de 600.000 déplacés.

Il est prévu que son procès s'ouvre le 5 février 2014.

Un témoin important à charge contre M. Kenyatta s'est retiré dans les deux derniers mois, a expliqué Mme Bensouda. Début décembre, un autre témoin a admis avoir livré un faux témoignage concernant un "évènement crucial".

"Il est donc nécessaire que je dispose de plus de temps pour obtenir des preuves supplémentaires, et décider si ces preuves permettent à mon bureau de répondre aux exigences en matière de preuves requises lors du procès", a-t-elle dit.

"C'est précisément à cause de notre dévouement et notre sens de la responsabilité envers les victimes que j'ai demandé plus de temps aux juges qui président ce cas pour prendre toutes les mesures possibles restantes afin de renforcer le dossier et veiller que justice soit faite à toutes les victimes", a poursuivi Mme Bensouda.

Les procès de M. Kenyatta et de son vice-président William Ruto, poursuivis pour des accusations similaires, ont été confrontés à des problèmes et à des retards, à cause de témoins qui se sont retractés et d'une campagne du Kenya pour reporter leurs procès.

Le procès de M. Ruto a débuté le 10 septembre.

Ceux qui soutiennent ces demandes d'ajournement asurent que la CPI cible uniquement des dirigeants africains et que le Kenya a besoin de la présence des deux hommes afin de s'attaquer aux militants liés à Al-Qaida, basés dans la Somalie voisine qui est devenue une base importante de repli pour le djihadisme international.

Les deux hommes ont promis de coopérer avec la CPI, mais se sont aussi plaints que leurs procès, qui les obligent à se déplacer aux Pays-Bas, handicapent leur gestion du pays.

Le bureau de Mme Bensouda a accusé le Kenya de ne pas coopérer avec la CPI, et de ne pas avoir fourni des preuves qu'il considère comme cruciales dans le cas de M. Kenyatta.

Début décembre, le Conseil de sécurité des Nations Unies a rejeté une demande de plusieurs pays africains de repousser d'un an les procès de MM. Kenyatta et Ruto.

Les dirigeants africains se plaignent souvent de discrimination de la part de la CPI envers leur continent.

M. Kenyatta ainsi que M. Ruto, anciens adversaires aujourd'hui devenus partenaires politiques, rejettent les accusations et maintiennent n'avoir joué aucun rôle dans les pires violences à avoir secoué le pays depuis son indépendance en 1963.

cjo/sr/jmc

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