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Deux attentats anti-chiites font au moins 36 morts en Irak

Deux attentats anti-chiites font au moins 36 morts en Irak

Trois kamikazes ont fait au moins 36 morts jeudi en actionnant leur ceinture d'explosifs au milieu de pèlerins chiites, à quelques jours d'une importante fête religieuse pour cette communauté, majoritaire en Irak.

L'attaque la plus meurtrière a eu lieu à Dora, dans le sud de Bagdad, où au moins 20 personnes sont mortes lorsqu'un kamikaze a fait exploser sa charge sous une tente où des pèlerins chiites recevaient de la nourriture et des boissons avant de partir pour la ville sainte de Kerbala, dans le centre du pays.

Parmi les victimes se trouvait Muhannad Mohammed, un journaliste qui travaillait pour des médias irakiens et étrangers, a indiqué l'un de ses fils à l'AFP.

Plus tard dans la journée, un autre kamikaze s'est attaqué à un second groupe de pèlerins à Youssoufiya, au sud de Bagdad, faisant huit morts et au moins 32 blessés.

Un troisième attentat suicide visant des pèlerins a fait au moins huit morts et 15 blessés à Latifiya, au sud de Bagdad.

A l'hôpital Yarmouk de Bagdad, les blessés étaient rapidement allongés sur des brancards avant d'être soignés, a constaté un journaliste de l'AFP. Parmi les victimes se trouvaient des enfants, et une vieille femme dont le visage était recouvert de sang. Un homme, visiblement bouleversé, se frappait continuellement le visage de ses deux mains.

Dans la rue, des personnes criaient et pleuraient la mort de leurs proches, tandis que des cercueils vides attendaient, disposés sur des véhicules.

Des centaines de milliers de chiites font en ce moment le pèlerinage à pied vers Kerbala, qui a lieu durant les quarante jours de deuil après l'Achoura, la plus importante fête chiite, qui marque la mort de l'imam Hussein, le petit-fils du prophète. La fin de ce deuil est célébrée par l'Arbaïn, qui tombe cette année le 23 décembre.

Les insurgés sunnites, dont ceux liés à Al-Qaïda, prennent souvent pour cible les chiites, qu'ils qualifient d'"apostats", et la multitude de pèlerins dans les rues en font des cibles faciles.

Plusieurs attentats meurtriers ont ainsi visé ces derniers jours les chiites, notamment mercredi, lorsqu'un kamikaze a déclenché sa charge explosive au milieu d'un groupe de pèlerins à Khales, à 65 km au nord-est de la capitale, faisant cinq morts, selon des sources policière et médicale.

Mardi, au moins huit personnes avaient été tuées dans deux attaques contre des pèlerins, l'une dans la capitale, l'autre non loin. La veille, 24 personnes avaient trouvé la mort dans deux attentats à la voiture piégées au sud de la capitale.

Les violences qui ensanglantent l'Irak quotidiennement ont également frappé une famille, portant à 41 le nombre victimes des violences jeudi.

A l'ouest de Bagdad, dans la région d'Abou Ghraïb, des insurgés portant un uniforme militaire ont attaqué la maison d'un membre des milices Sahwa, le tuant ainsi que sa femme et ses trois enfants, selon des responsables des services de sécurité.

Ces milices sunnites créées en 2006 par l'armée américaine pour combattre Al-Qaïda, avaient aidé à réduire les violences de façon significative, mais leurs membres, considérés comme des traîtres par les insurgés sunnites, sont fréquemment la cible d'attaques.

L'année 2013 a été une année noire pour l'Irak, qui a renoué avec des niveaux de violences proches de ceux de 2008, lorsque le pays sortait tout juste d'une guerre civile, après l'invasion américaine de 2003.

Sur les huit premiers jours de décembre uniquement, plus de personnes sont mortes dans des violences que sur l'ensemble du mois en 2012.

Exacerbées notamment par la guerre civile en Syrie voisine, ces violences ont fait plus de 6.550 morts, selon un bilan de l'AFP.

La colère de la communauté sunnite, qui se plaint d'être l'objet d'une campagne de répression du gouvernement dirigé par les chiites, a été un facteur clé dans l'escalade des violences. Et l'approche des élections d'avril 2014 fait craindre aux analystes un repli sur les positions communautaires qui ne saurait améliorer la situation.

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