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Des rebelles sud-soudanais fidèles à Machar ont pris la localité de Bor (armée)

Des rebelles sud-soudanais fidèles à Machar ont pris la localité de Bor (armée)

Des forces rebelles fidèles à l'ancien vice-président Riek Machar, en fuite après avoir été accusé de tentative de coup d'Etat, ont pris la localité de Bor, à 200 km au nord de Juba, a annoncé jeudi l'armée sud-soudanaise.

"Nos soldats ont perdu le contrôle de Bor au profit des forces de Riek Machar tard mercredi", a déclaré à l'AFP le porte-parole de l'armée, Philip Aguer, précisant que des combats étaient toujours en cours dans la capitale de l'Etat traditionnellement instable du Jonglei (est).

"Il y a eu des tirs durant la nuit (...) nous n'avons pas d'informations concernant les pertes ou les déplacés dans la localité car les opérations (militaires) se poursuivent", a ajouté le colonel Aguer.

Mercredi, le président Salva Kiir avait accusé le puissant chef milicien Peter Gadet d'avoir attaqué Bor, sans parvenir à s'en emparer, pour le compte de Riek Machar. Selon M. Aguer, les forces de Gadet affrontent l'armée dans le maquis à l'extérieur de Bor.

Peter Gadet a changé de camp à plusieurs reprises durant la guerre civile soudanaise qui a opposé la rébellion sudiste à Khartoum entre 1983 et 2005, et a débouché sur l'indépendance du Soudan du Sud en 2011. Il était entré en rébellion en 2011 contre les autorités avant d'accepter une amnistie du président Kiir et de signer un cessez-le-feu.

Mercredi, la Mission de l'ONU au Soudan du Sud (Minuss) avait indiqué que "les combats avaient poussé des milliers de civils à trouver refuge dans la base de la Minuss" à Bor.

Parallèlement, la sécurité a été rétablie à Juba, la capitale, où des factions rivales de l'armée se sont affrontées entre dimanche et mardi.

"La situation dans Juba est revenue à la normale, les rues sont animées et les magasins ouverts", a assuré Philip Aguer, estimant que les combats avaient fait "environ 450 tués", dont une centaine de soldats, les autres étant des civils.

La situation restait peu claire dans le reste du pays, mais la Minuss a indiqué jeudi "héberger actuellement des civils dans ses bases de cinq Etats" sur les dix que compte le pays, sans préciser si des combats s'y déroulaient: Equatoria-Central (où se trouve Juba), Jonglei, Etat des Lacs (centre), Warab (nord), Bahr el-Ghazal du Nord (nord-ouest) et celui, pétrolier, d'Unité (nord).

"Des employés du secteur pétrolier ont trouvé refuge à la base de la Minuss à Bentiu", capitale de l'Etat d'Unité, frontalier du Soudan, a indiqué la Minuss sur Twitter.

Aucune information n'était disponible sur les conséquences sur la production de pétrole qui assure 98% des recettes du pays.

Le président Kiir a attribué l'origine des combats à une tentative de coup d'Etat de la part de son rival politique, l'ancien vice-président Machar, avec des troupes qui lui sont loyales.

M. Machar, limogé en juillet de la vice-présidence et qui s'opposait ouvertement à Salva Kiir au sein du parti au pouvoir, avait annoncé son intention de se présenter contre lui à la présidentielle de 2015. Il a nié mercredi dans un entretien à un site indépendant l'existence même d'une tentative de coup d'Etat.

Il a accusé M. Kiir d'avoir trouvé un prétexte pour se débarrasser de rivaux contestant son autorité.

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