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"Dans l'ombre de Mary", Disney explore la genèse difficile de "Mary Poppins"

"Dans l'ombre de Mary", Disney explore la genèse difficile de "Mary Poppins"

Disney plonge dans sa propre histoire avec le film "Dans l'ombre de Mary", qui retrace la genèse mouvementée de "Mary Poppins" et les efforts inlassables de Walt Disney pour adoucir l'écrivain P.L. Travers, opposée à l'adaptation au cinéma de sa célèbre gouvernante.

Ce film d'un élégant classicisme, qui sort vendredi en Amérique du Nord (le 5 mars en France), fait partie des candidats sérieux aux Oscars, avec son mélange d'émotion, d'humour et de souffle romanesque.

La Britannique Emma Thompson, qui se glisse avec délices dans le tailleur strict de la revêche P.L. Travers, a déjà décroché avec ce rôle des nominations aux Golden Globes et aux trophées du Syndicat américain des Acteurs (SAG).

Le film, signé John Lee Hancock ("Rêve de champion", "Alamo", "The Blind Side") raconte les deux semaines passées par P.L. Travers aux Studios Disney en 1961, pour travailler sur l'éventuelle adaptation de "Mary Poppins", dont elle a publié les premières aventures en 1934.

A cette époque, cela fait 20 ans que Walt Disney (interprété par Tom Hanks) tente en vain de convaincre l'écrivain de lui céder les droits de la fantasque gouvernante au légendaire parapluie.

Ayant malgré tout lancé la production du film, il invite P.L. Travers à collaborer avec le scénariste et les auteurs-compositeurs Robert et Richard Sherman, espérant ainsi gagner sa confiance, loin d'imaginer la profonde hostilité de l'écrivain.

Pour nourrir son interprétation, Emma Thompson a épluché la biographie de l'écrivain -- de son vrai nom Helen Lyndon Goff, britannique d'adoption et jusqu'au bout des ongles, mais australienne de naissance.

"D'un côté, vous êtes face à un monstre effrayant. D'un autre, vous découvrez un enfant battu. Elle était le plus incroyable des mélanges", expliquait récemment l'actrice devant la presse à Beverly Hills.

"Au cinéma, nous jouons souvent des gens qui ont une cohérence émotionnelle, ou au moins morale. (P.L. Travers) n'était pas cohérente, vous ne saviez pas à quoi vous attendre, d'une minute à l'autre", confie-t-elle.

Le film est construit autour de fréquents flashes-back dans l'enfance de l'écrivain en Australie, marquée par une admiration sans bornes pour son père, banquier rêveur et alcoolique chronique, répondant au prénom de... Travers.

"A chaque fois que Travers apparaît à l'écran, on découvre une étape de sa vie, et plus particulièrement une étape de sa désintégration, comme homme et comme père", déclare à l'AFP Colin Farrell, qui incarne cette figure à la fois paternelle et immature.

"C'est quelqu'un de marié, avec trois enfants mais qui, émotionnellement, n'a pas été capable de laisser son enfance derrière lui", dit-il. "D'ailleurs, je ne pense pas qu'on devrait complètement abandonner son enfance. Il faut juste savoir s'adapter à ce monde qu'on appelle la maturité, et qui peut être terriblement banal et cynique".

Puissamment romanesque, le film n'offre sans doute pas une représentation exacte des événements, mais la proposition est séduisante et se base en partie sur les souvenirs des anciens de Disney, notamment sur la création des inoubliables "tubes" de "Mary Poppins".

Richard M. Sherman, seul survivant du duo qu'il formait avec son frère Robert, "était littéralement une fontaine inépuisable d'histoires, de faits, d'anecdotes et de détails sur tout ce qui s'est passé", observe Tom Hanks, qui incarne Walt Disney.

L'acteur, également producteur, voit dans cette histoire l'illustration parfaite de l'acharnement dont peut faire preuve un producteur quand il veut mener un projet à bien.

"A l'époque, Walt Disney obtenait à peu près tout ce qu'il voulait car tout le monde l'aimait et il avait inventé Mickey. Mais dans le processus de création, qui est vraiment le sujet du film, on peut se retrouver à couteaux tirés mais il faut persévérer", dit-il.

Quant à savoir ce que l'intransigeante P.L. Travers aurait pensé de "Dans l'ombre de Mary"?... Emma Thompson est formelle: "Elle aurait dit +Ce film est absolument ridicule! Il n'a aucun rapport, de près ou de loin, avec ce qui s'est passé. Mais c'est sur moi. Et les costumes sont vraiment beaux+".

rr/emb

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