Le maire de Québec et le chef de l'opposition ont eu une première prise de bec mardi lors de l'étude du budget. Régis Labeaume a exigé des excuses de Paul Shoiry.
Le maire lui reproche d'avoir menti en laissant croire que le budget 2014 avait été « sauvé » par l'intervention du gouvernement du Québec qui a versé 32 millions de dollars à la Ville en remboursement de la taxe de vente.
Plusieurs fois interrompu par le maire, Paul Shoiry a tenté d'obtenir des explications auprès du trésorier de la Ville. Ce qui l'a confondu, c'est une phrase tirée du budget qui dit : « n'eut été de l'impact de la récupération partielle de la TVQ, l'augmentation budgétaire aurait été de 3,8 % ».
Pour le chef de l'opposition, cela indique que le gouvernement a donné un sérieux coup de pouce à la Ville pour contrôler ses dépenses.
« Le trésorier vient de vous dire que c'était tordu, pouvez-vous vous excuser à la place » a répliqué le maire.
Régis Labeaume a tenté à plusieurs reprises d'obtenir des excuses. Paul Shoiry a finalement reconnu que les explications du trésorier étaient satisfaisantes, sans toutefois s'excuser.
« Le problème, c'est que pendant 24 heures, il a traîné ces faussetés-là... et 24 heures plus tard, il dit que finalement il s'est trompé. Alors c'est enrageant. Un gars de son expérience, voyons donc ! », a lancé le maire à la sortie du comité plénier sur l'étude du budget.
« Quand on parle de menteur, qui a menti ? » La réplique du chef l'opposition n'a pas tardé. Paul Shoiry a profité d'une déclaration du maire lors du conseil municipal de lundi soir pour lui relancer la balle.
Dans le dossier des déficits des caisses de retraite, le maire a accusé les membres de la Commission des relations de travail, qui seront appelés à trancher le débat, d'être des « fonctionnaires syndiqués », laissant entendre qu'ils auraient un parti pris pour les syndicats dans le litige.
Or, ce sont des juges et non des fonctionnaires. « Le maire reconnaît-il qu'il a induit la population en erreur ? Le maire reconnaît-il qu'il a menti, qu'il vous a menti, qu'il a menti à la population ? Est-ce qu'il s'est excusé ? Moi, je demande au maire de s'excuser auprès des membres de la Commission des relations de travail pour le qualificatif qu'il a utilisé hier disant que c'était des fonctionnaires syndiqués qui vont favoriser les syndicats. J'espère qu'il va s'excuser », a ajouté M. Shoiry, sur le ton de l'ironie.
Régis Labeaume ne croit pas que cette première altercation va « dégrader » ses relations avec l'opposition. Il voulait simplement que le message soit clair auprès de monsieur Shoiry qu'il n'accepte pas les mensonges.