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L'Italie adopte des mesures pour améliorer la situation dans les prisons

L'Italie adopte des mesures pour améliorer la situation dans les prisons

Epinglée par plusieurs organes européens sur sa surpopulation carcérale, l'Italie a adopté mardi une série de mesures pour désengorger les prisons et améliorer les conditions de détention.

"Il était important d'éviter que l'Italie ne soit pas assimilée aux pays qui ne respectent pas les droits en prison", a déclaré le chef du gouvernement Enrico Letta, en présentant un décret loi sur les prisons adopté en conseil des ministres.

Il s'agit, a expliqué un communiqué final, d'"affronter le phénomène désormais endémique de la surpopulation carcérale dans le respect des besoins fondamentaux de sécurité de la collectivité".

Le décret loi tient compte des "sollicitations provenant du président de la République (Giorgio Napolitano), de la Cour constitutionnelle et de la Cour européenne des droits de l'Homme", a-t-il précisé.

M. Napolitano avait déploré en octobre que les prisons italiennes comptent en 2013 64.000 détenus pour une capacité de 47.000 places, soit un taux d'utilisation de 136%.

La ministre de la Justice, Annamaria Cancellieri, a souligné mardi que l'objectif était de réduire le nombre des détenus, si possible de 3.000 en deux ans, même s'il est difficile de prévoir leur nombre exact.

Les mesures de libération anticipée devraient permettre la libération de quelque 1.700 détenus, a-t-elle estimé.

Le nouveau dispositif entend agir sur le nombre d'entrées en prison, notamment grâce à une intervention "chirurgicale" réduisant l'incarcération des petits trafiquants actuellement sur-représentés dans les prisons, et sur le nombre des sorties anticipées, qui sera fortement augmenté: certains détenus seront confiés à des services sociaux. Les petits revendeurs de drogue pourront ainsi suivre des cures de désintoxication hors de la prison.

L'usage du bracelet électronique sera facilité, mais utilisé seulement en cas d'assignation à résidence.

La peine devra pouvoir être exécutée près du domicile.

Si la libération anticipée sera désormais favorisée, elle dépendra du jugement du juge et ne sera pas automatique, a tenu à rassurer Mme Cancellieri, face aux critiques de laxisme vis-à-vis de formes courantes de criminalité comme le petit trafic de drogue.

Le décret-loi institue par ailleurs un "garant national des droits des détenus".

Un abrègement du temps des procès -souvent très long-- est aussi prévu dans nombre de dossiers, selon des procédures simplifiées.

Par ailleurs, les mesures de rigueur contre la criminalité organisée sont maintenues, a assuré la ministre.

Pour les détenus provenant de pays hors-UE, le décret loi prévoit une extension de possibilités d'expulsion vers un plus grand nombre de pays destinataires. Selon le ministère de la justice, sur 22.812 détenus étrangers, 18.000 ne sont pas originaires des 27 autres pays de l'Union européenne.

mle-jlv/jeb

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