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Le président ukrainien cherche un soutien au Kremlin, l'opposition tempête

Le président ukrainien cherche un soutien au Kremlin, l'opposition tempête

Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch a plaidé mardi pour le "partenariat stratégique" avec la Russie lors d'une rencontre avec Vladimir Poutine au Kremlin, au grand dam de l'opposition ukrainienne qui tempête depuis l'abandon d'un accord avec l'UE.

"La rencontre d'aujourd'hui est dans une certaine mesure stratégique. Nous ne devons pas nous arrêter là, nous devons développer notre partenariat stratégique", a déclaré M. Ianoukovitch au début de ces entretiens, alors que l'opposition a mobilisé des centaines de milliers de personnes en Ukraine depuis la suspension fin novembre de l'accord d'association avec l'Union européenne, qui était en préparation depuis 3 ans.

Les deux hommes doivent à l'issue de leurs négociations signer plusieurs accords de coopération.

Des médias ont aussi évoqué un prêt pouvant aller jusqu'à 15 milliards de dollars de la Russie à l'Ukraine, pays qui fait face à une profonde crise économique et financière.

M. Ianoukovitch a dans le passé justifié sa volte-face sur l'accord d'association par le fait qu'il aurait des conséquences désastreuses pour l'économie de l'Ukraine, très dépendante de la Russie.

L'opposition l'accuse de vouloir "vendre" le pays à la Russie, qui cherche à convaincre Kiev d'entrer dans l'Union douanière qu'elle mène, au côté du Bélarus et du Kazakhstan.

Aussi bien les autorités ukrainiennes que russes ont affirmé que cette question n'était pas à l'ordre du jour de la rencontre de mardi.

Mais M. Ianoukovitch a souligné qu'il fallait remédier à la baisse des échanges commerciaux entre les deux pays.

"Je pense qu'il faut coordonner ce travail non seulement entre nous, entre la Russie et l'Ukraine, mais aussi avec les autres pays de la CEI pour que fonctionne véritablement une zone de libre-échange", a-t-il dit.

A Kiev, le célèbre boxeur et opposant Vitali Klitschko a dit espérer que le président ne trahirait pas "les intérêts nationaux du pays", alors que l'opposition a affirmé qu'il pourrait céder à la Russie le système de gazoducs du pays pour obtenir un rabais sur le prix du gaz et un crédit.

Il a réclamé une élection présidentielle anticipée dès le mois de mars.

Un autre leader de l'opposition, Arseni Iatseniouk, a mis en garde M. Ianoukovitch contre toute initiative sur une adhésion de l'Ukraine à l'Union douanière pilotée par Moscou.

"Ce serait pour lui un billet aller simple, s'il le fait il peut ne pas revenir de Moscou", a-t-il lancé.

L'opposition, qui manifeste et occupe la place de l'Indépendance au centre de Kiev depuis près de quatre semaines, a mobilisé environ 300.000 personnes dimanche et appelle à un nouveau rassemblement mardi à 18H00 (16H00 GMT).

Environ 200 militants pro-européens se sont postés mardi matin sur la route de l'aéroport que devait emprunter le président, a indiqué le parti Batkivchtchina (la Patrie) sur son site.

Selon la même source, M. Ianoukovitch a finalement choisi de rejoindre l'aéroport en hélicoptère.

Le président "a eu peur des Ukrainiens", a affirmé un député du parti Maxime Bourbak, selon le parti, qui est celui de l'opposante emprisonnée Ioulia Timochenko.

Deux ex-ministres ukrainiens des Affaires étrangères, Boris Tarassiouk et Volodymyr Ogryzko, ont de leur côté publié mardi une lettre ouverte à leurs anciens collègues diplomates. "N'oubliez pas que les diplomates ukrainiens ne vendent pas leur pays et leur peuple", ont-ils écrit.

Face aux atermoiements du pouvoir ukrainien, le commissaire européen à l'Elargissement Stefan Fuele a annoncé dimanche que les discussions en vue d'un accord d'association avec l'Ukraine étaient suspendues, faute d'"engagement clair" de M. Ianoukovitch à signer ce document.

Les ministres européens des Affaires étrangères avaient tenté lundi de rassurer leur homologue russe Sergueï Lavrov, affirmant qu'un éventuel rapprochement entre l'Ukraine et l'UE n'aurait "aucun impact négatif" sur la Russie.

Signe de détérioration des relations, la Russie a déployé des batteries de missiles de courte portée Iskander-M dans la région de Kaliningrad, frontalière de l'Union européenne, une annonce qui a suscité l'inquiétude en Europe et aux Etats-Unis.

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