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Le Conseil de l'Europe dénonce des tortures dans les commissariats russes

Le Conseil de l'Europe dénonce des tortures dans les commissariats russes

Chocs électriques, coups, tentatives d'étouffement, brûlures sur les parties génitales : le Comité contre la torture (CPT) du Conseil de l'Europe a dénoncé mardi de graves violences infligées aux suspects interpellés par la police en Russie.

"Dans un certain nombre de cas, les mauvais traitements allégués étaient d'une telle gravité qu'ils s'apparentaient à de la torture", dénonce le CPT.

Ce rapport rend compte de visites d'inspection menées par l'organe contre la torture de l'organisation paneuropéenne en mai et juin 2012 dans des lieux de privation de liberté à Moscou, Saint-Pétersbourg, Vladimir (une ville proche de Moscou), et dans plusieurs républiques de l'Ouest de la Fédération, Bachkirie, Tatarstan et Oudmourtie.

Malgré les avertissements du CPT à la suite d'une précédente inspection en 2008 "la fréquence et la cohérence des allégations suggèrent que des méthodes de mauvais traitements ou de tortures graves continuent d'être utilisées fréquemment" par les forces de l'ordre, "notamment en dehors de Moscou et de Saint-Pétersbourg", écrivent les experts européens.

Ces méthodes semblent être utilisées surtout pour obtenir des aveux, des informations ou pour persuader les suspects de devenir des informateurs de la police, observe le CPT.

Dans les deux plus grandes villes du pays, les allégations de cas de torture semblent en revanche l'exception.

Si les mauvais traitements policiers restent impunis, "ils pourraient facilement devenir une caractéristique acceptée des pratiques opérationnelles de la police", s'inquiète le rapport, qui demande aux autorités russes d'instaurer une politique d""impunité zéro" en matière de violences policières. Le Comité contre la torture suggère à Moscou de mettre en place des enregistrements vidéo systématiques des interrogatoires, et d'améliorer la formation des forces de l'ordre.

C'est la deuxième fois seulement que le CPT rend public un rapport consacré à la Russie, qui a rejoint cet organisme en 1998. Jusqu'au début 2013, la Russie était en effet le seul des 47 Etats membres du Conseil de l'Europe à refuser systématiquement que soient rendus publics les rapports du CPT.

Une vingtaine de rapports, consécutifs à des visites faites entre 1998 et 2010 dans des prisons ou autres lieux de privation de liberté en Russie, sont ainsi toujours confidentiels, dont plusieurs concernent la Tchétchénie.

Le seul document pour lequel Moscou avait jusqu'à présent joué la transparence concernait des visites d'inspection menées au printemps 2011 dans des commissariats du Caucause russe. Le CPT faisait déjà état de graves violences policières, notamment de coups et de chocs électriques, sur les mains, les oreilles, la langue ou les parties génitales. Le rapport citait le cas d'un homme amputé d'un orteil, à cause d'une nécrose consécutive aux chocs électriques.

ab/lg/sym

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